Pour que ces manifestations aboutissent à du concret, il y a un travail préparatoire important à effectuer, notamment en matière d’identification de projets et de partenariats à haut potentiel, affirme Nizar Yaïche.
Lors de la cérémonie d’ouverture officielle de la 5e édition de la conférence internationale Fita, l’ex-ministre des Finances et commissaire général de Fita 2022, Nizar Yaïche, a mis un point d’honneur à rappeler l’importance de la tenue de la Ticad 8 et du Sommet de la francophonie en Tunisie. Deux événements d’envergure internationale qui remettent la question de la triangulation sur le devant de la scène et rappellent le rôle que peut jouer la Tunisie en tant que porte d’entrée pour l’Afrique. Mais pour ne pas tirer des plans sur la comète et pour faire en sorte que ces manifestations aboutissent à du concret, il y a un travail préparatoire important à effectuer, notamment en matière d’identification de projets et de partenariats à haut potentiel. C’est ce qu’a affirmé, en somme, Yaïche dans une déclaration accordée à La Presse. “Il y a plusieurs critères pour que ces événements réussissent. Premièrement : il faut être conscient en tant que Tunisien et Africain de l’importance de ces événements-là et leur préparer tous les éléments de succès.
L’autre facteur, qui est le plus important, c’est de les préparer en amont. Il ne s’agit pas de se réunir le jour J, d’échanger quelques cartes de visite (le niveau émotionnel augmente sans qu’il y ait une suite). C’est pour cela qu’on a lancé un appel pour qu’on commence à établir les partenariats, à identifier les projets , à commencer à les étudier du point de vue marché, Business Plan, financement, rentabilité etc. dès maintenant. L’objectif est de les faire mûrir pour que le jour J, le jour où on se réunit, on passe à la concrétisation. Cela passe par une anticipation et une bonne préparation avant même ces rencontres-là», a-t-il souligné. Il a ajouté que la complémentarité entre tous ces événements (Fita, Ticad 8, Sommet de la francophonie, etc.) devrait être un gage de leur réussite. “ L’autre aspect, c’est qu’on a une approche complémentaire de ces événements-là. On n’est pas là pour servir Fita, Ticad..etc, on est là pour servir les Tunisiens et les Africains. On est là pour servir un objectif national et un objectif africain. C’est ça le but. La complémentarité s’est imposée naturellement”, a-t-il précisé.
Valoriser les énormes bénéfices d’un développement économique social et humain
Interrogé sur les défis économiques en Afrique, notamment à l’ère post-Covid, Yaïche a fait savoir que, pour enrayer les difficultés auxquelles ils sont confrontés, les pays africains ont besoin d’une bonne gouvernance et d’une meilleure efficacité économique et budgétaire. Mais pas que. Car les pays africains pâtissent aussi d’une mondialisation à tout va et d’une dérive du modèle monétaire.
L’instauration de nouvelles méthodes novatrices, notamment en termes de financement devraient, selon le commissaire général de Fita, profiter aux économies africaines et limiter l’impact de ces dérives. “Il y a déjà une partie du problème et donc de la solution, qui est liée au système financier et ses impacts, mais aussi liée à la mondialisation à tout va qui a lourdement impacté les économies moins développées et plus petites, dont une bonne partie est en Afrique. J’ai lancé un appel à la communauté internationale à instaurer de nouvelles méthodes en termes d’innovations financières, mais aussi de nouvelles méthodes pour limiter les impacts de cette dérive du modèle monétaire et de la globalisation à tout va”, a-t-il indiqué.
Il a, en ce sens, ajouté qu’une partie des problèmes incombe également aux pays africains eux-mêmes.
“Il y a une partie, aussi, interne liée à l’Afrique et c’est aussi l’autre message que j’essaie de lancer: il ne s’agit pas de mettre toute la responsabilité sur un système mondial et s’auto-exonérer de nos responsabilités. A cet égard, j’ai mis en avant deux sujets importants : une bonne gouvernance et une efficacité économique et budgétaire d’un autre niveau.
Si on arrive à faire cela, je pense qu’on pourra tracer un nouveau chemin avec une autre approche», a-t-il souligné. Et de soutenir “ Tant qu’on a un regard purement limité, incomplet, on est sur ce qu’on appelle la limite de la rationalité économique. Tant qu’on continue à avoir cette approche-là, et qu’on ne valorise pas suffisamment le côté humain et le développement à long terme, on aura du mal à avancer.
C’est pour cela que j’ai lancé un appel pour dépasser cette limite de la rationalité économique et valoriser les énormes bénéfices d’un développement économique social et humain”.