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L’équipe de Tunisie doit adopter un système de jeu porté sur l’attaque et afficher un visage conquérant pour faire une bonne entame.
Le premier match dans une phase de poules conditionne généralement tout le reste du parcours. Surtout s’il se joue à domicile devant un adversaire de qualité et un concurrent direct pour la qualification. Les Aigles de Carthage sont donc, devant un triple défi : commencer par une victoire, faire en sorte qu’elle soit la plus large possible et ne pas encaisser de but en prévision d’un meilleur goal-difference en cas d’égalité au classement final dans le groupe. Un objectif qu’on ne peut atteindre que si on aligne un onze de départ capable d’annoncer d’entrée la couleur. C’est le premier examen pour Jalel Kadri, comme chef de staff confirmé au poste
Privilégier le changement à la continuité
Un nouveau sélectionneur doit, pour son premier mandat à la tête de l’équipe de Tunisie, donner dès son premier match un aperçu de son nouveau projet. Sera-t-il un sélectionneur innovateur qui n’a pas peur de changer la formation en faisant confiance à de nouveaux talents aux dépens des piliers connus, ou un conservateur qui redoute le vertige de l’inconnu et pour qui la prudence et la sécurité sont toujours mère de sûreté ? Ses choix nous donneront la réponse. Surtout qu’il est devant un difficile arbitrage pour la composition du onze rentrant. A commencer par le gardien de but qui aura le statut de numéro un. Tout indique que Béchir Ben Saïd n’est plus le portier qui s’impose avec des hauts et des bas dans le Play-Off et certaines gaffes qui ont donné des frémissements à son équipe. Tout plaide donc pour une décision choc qui est d’accorder une chance à Aymen Dahmen même si lui aussi n’a pas été exempt de quelques reproches dans quelques buts encaissés. Elyès Damergi, qui essaie de prouver qu’il peut bousculer la hiérarchie en place, n’est pas une option à exclure. Jalel Kadri est aussi confronté à la nécessité de trancher pour la formule de la paire centrale de la défense à quatre. Reconfirmation donc du duo Montasser Talbi-Nader Ghandri qu’il a testé devant le Mali avec succès, mais la petite forme actuelle de l’axial clubiste peut poser problème et plaider en faveur du retour de Bilel Ifa. Pour les latéraux, si Mohamed Drager est sûr d’être sur le côté droit, Ali Mâaloul, lui, usé physiquement et moralement après la finale de la Ligue des champions avec son club Al Ahly, ne devrait-il pas être un peu ménagé en prévision du match très dur 5 juin contre le Botswana ? Au milieu, moins de soucis majeurs car le forfait de Ghaylêne Châalali ne laisse qu’une option pour les deux demis récupérateurs: le tandem Ferjani Sassi-Issa Laïdouni qui affiche, lui, en ce moment la grande forme. Mohamed Ali Ben Romdhane sera le joker du milieu , tantôt relayeur et tantôt attaquant de surnombre. Reste l’énigme de la composition de la ligne d’attaque. Si c’est un schéma en 4-2-3 -1, avec une seule pointe, c’est la paire Naïm Sliti- Youssef Msakni qui assurera le travail d’approche et de percussion sur les deux flancs. Mais justement avec quelle pointe ? Seïfeddine Jaziri ou Taha Yassine khénissi? Et pourquoi pas d’emblée la carte Achouri qui paraît plus que pressentie vu ce qu’il montre aux séances d’entraînement. Si c’est en 4-4-2 losange, et c’est l’option la plus logique pour créer plusieurs opportunités devant, il faudra sacrifier un milieu pour aligner une attaque à deux têtes Jaziri-Achouri ou Khenissi-Achouri. D’après la composition de la formation de départ, on saura si Jalel Kadri est assez limpide et a de la clarté dans les idées pour faire les savants équilibres dans son effectif et adopter la meilleure stratégie de jeu adaptée à l’objectif qu’il veut : un premier succès large et convaincant bon pour le moral et bon pour la confiance. Ce Tunisie-Guinée équatoriale est un excellent premier test avant les autres échéances qui approchent à grande vitesse et, notamment, la Coupe du monde Qatar-2022 dans quelques mois.