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PetroAfrica 2022 | Avis des experts

Mongi Marzoug, expert en technologie de l’énergie et de la digitalisation

“L’accès à l’énergie et à l’électricité est une priorité absolue de l’Afrique parce que 46% seulement des Africains ont accès à l’électricité et 16% uniquement  à la cuisson propre. L’Afrique a ses spécificités. Le  premier défi consiste à généraliser l’accès à l’électricité avec un prix abordable. Ce problème  ne se pose pas aux pays de l’Afrique du Nord, parce que la desserte en électricité dans cette région  avoisine les 100%.

«La seconde priorité du continent est d’instaurer une approche fiable en matière de développement durable du secteur énergétique. Dans ce cadre, les outils mis à la disposition des pays africains pour atteindre cet objectif  sont multiples (à l’instar du programme de transition énergétique initié par l’Union africaine). Avoir une interconnectivité, que ce soit en gaz ou en  électricité et promouvoir la recherche et développement, et même développer une industrie des énergies renouvelables sont autant de défis qui s’imposent au continent africain.

L’Afrique a pris du retard en matière d’efficacité énergétique. Il y a beaucoup d’efforts à faire, notamment  au niveau de la fiabilité des performances des systèmes énergétiques. Et là, le numérique peut offrir les solutions nécessaires. L’Afrique peut profiter des solutions numériques, l’Internet des objets, les plateformes… pour  interconnecter tous les objets électriques,  améliorer le management de la demande, optimiser la production, etc. et, donc, son efficacité énergétique”.

Aref Kajiji, directeur exécutif du conseil des hommes d’affaires libyens

“Il est important que l’Afrique s’oriente vers l’exploitation de ses ressources énergétiques renouvelables et de les considérer en tant qu’alternative énergétique. Alors que le continent  dispose de 15%  des réserves mondiales de pétrole, il jouit d’une  capacité de production d’énergie hydroélectrique importante (50% de la capacité mondiale), sans oublier l’énergie solaire.  Pourtant, le taux d’exploitation de ce potentiel ne dépasse pas les 4%.  Plusieurs pays africains ont misé sur les énergies renouvelables et étaient les premiers à s’y lancer, tels que le Maroc, l’Egypte, la Mauritanie et le Nigeria, l’Afrique du Sud, etc.   La question des énergies renouvelables ne se limite pas  à la production de l’électricité, l’exportation et la création des ressources d’énergies durables qui contribuent au développement économique  sont également une priorité. En Libye, le secteur privé s’est déjà lancé dans plusieurs expériences dans le domaine des énergies renouvelables, particulièrement l’énergie solaire. Le conseil des hommes d’affaires libyens encourage l’investissement dans les projets verts. […] Au-delà de la production d’énergie verte, le conseil aspire à promouvoir les exportations d’énergies.

Actuellement, nous appuyons un projet vert  de production d’électricité, dont la capacité finale  est de 1.000 mégawatts. L’électricité produite  sera transportée depuis le Sahara libyen et exportée  vers l’Europe. Ce projet est en train d’être discuté au niveau de plusieurs  parlements européens. Il devrait contribuer à la création de nombreux  postes d’emploi, mais il s’agit avant tout d’un grand projet prometteur qui reflète le potentiel économique, dont est doté le continent”.

Wassim Abbessi, docteur en sécurité informatique

“La  sécurisation de la production d’électricité présente plusieurs défis: un réseau très difficile à faire migrer vers de nouvelles technologies, une décentralisation de la génération d’électricité, et ce, en l’absence de sécurité sur le réseau de contrôle, en même temps, on essaie de faire l’équilibre entre la production et la consommation, faire les prévisions, etc. On est dans une conjoncture où les systèmes de production d’électricité sont de plus en plus ouverts et accessibles. On a besoin aussi de tableaux de bord et d’indicateurs en temps réel,  et donc, cela  fait de ces systèmes une cible potentielle d’attaques cybernétiques. Le problème qui est encore plus grave, c’est qu’on est dans un marché mondial de cybercrime, qui est en plein essor”.

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