Reporter photographe, devenu entrepreneur, Lotfi Dahmen, qui s’est lancé, il y a plus de vingt ans, dans la réalisation d’un complexe touristique à Bizerte, est embourbé dans les difficultés et accuse des personnes malveillantes de lui mettre des bâtons dans les roues.
Rien ne semble arrêter Lotfi Dahmen. Exubérant, débordant d’une énergie positive et communicative, ce reporter photographe, reconnu comme l’un des meilleurs par ses pairs et qui peut se targuer d’avoir construit une belle carrière professionnelle, avec à son actif des milliers de clichés de personnalités, sportifs, ministres… a décidé de faire un virage à 180° en se lançant dans le tourisme. Le déclic a eu lieu à la fin des années 90. Alors que tout marche pour le mieux pour ce professionnel qui a ouvert une agence de photos à Carthage, il décide de se lancer dans un projet touristique de grande envergure s’articulant autour de l’aménagement d’un grand complexe d’animation touristique, culturelle et sportive dans la zone touristique de Sidi Salem à Bizerte. Débute alors un parcours semé d’embûches pour le reporter photographe qui doit affronter de nombreux détracteurs opposés à la réussite de son projet et qui n’hésitent pas à lui mettre des bâtons dans les roues. Tout le monde s’y met : la banque, la Sonede, la Steg, l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat de Bizerte qui lui a interdit, depuis 2015, d’organiser des expositions et des foires sous les tentes et les chapiteaux, «un décret spécialement créé pour moi», souligne, avec amertume, Dahmen, alors que le complexe a pourtant été spécialement aménagé pour accueillir ce type d’événement afin de pouvoir, grâce à cette activité commerciale, générer des rentrées d’argent qui lui permettraient d’éponger les nombreuses dettes contractées auprès de sa banque.
Injustice, arrêt de démolition suspect et menaces de mort
Mais il en faut bien plus pour ébranler l’entrepreneur qui se lance corps et âme dans la bataille pour obtenir justice. Ce dernier, qui a suivi la procédure en vigueur et qui a obtenu toutes les autorisations nécessaires pour l’aménagement du complexe de loisirs près de la Marina de Sidi Salem (gouvernorat de Bizerte), n’a rien à se reprocher. Pourtant, c’est le coup de massue porté par la commune de Bizerte qui va le faire vaciller. Le nouveau maire de Bizerte émet, en effet, en juin 2022, un arrêté de démolition qui cible toute la partie du complexe dédiée à l’activité commerciale, à savoir les chapiteaux destinés à accueillir les expositions, les fêtes et les cérémonies de mariage, les locaux à usage commercial situés au rez-de-chaussée, ainsi que les fondations du premier étage qui n’a pas encore été achevé. «Les plans du projet ont été révisés depuis 2015 et ont obtenu l’autorisation de l’Office du tourisme. Contrairement à ce qu’affirme la commune de Bizerte, aucune partie du complexe ne se trouve en infraction avec la loi. J’ai obtenu toutes les autorisations requises pour construire ce centre dont je détiens le titre de propriété, poursuit l’entrepreneur. Pourtant, aucun arrêté de démolition n’a été émis pour des bâtiments qui se trouvent dans la même zone et qui, pourtant, ont été construits sans autorisation. Il y a donc anguille sous roche. «Estimant être victime d’une grave injustice, j’ai déposé plainte auprès du tribunal administratif et j’espère qu’un expert sera désigné afin que je puisse comprendre quels sont les désagréments reprochés à mon projet, alors que j’ai tout réalisé dans les normes. Des personnes malintentionnées ne veulent pas que je réussisse. Ils font tout pour me pousser à vendre à perte ce complexe qui se trouve sur un terrain dont la valeur foncière est très élevée. Cela les arrange surtout que je ne suis pas originaire de la région. Mais je ne me laisserai pas faire». Ce dernier, qui a reçu des menaces de mort, espère que sa voix parviendra aux plus hautes sphères de l’Etat afin de pouvoir obtenir gain de cause et mettre un terme à cette injustice et ce harcèlement qui n’ont que trop duré.