Ils ont dit…

4,521

Omar Bouzaouada, directeur général de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation

«L’agence a mis en place des pépinières au sein des entreprises depuis 1999, pour inciter les étudiants à créer leurs propres projets. Actuellement, elles sont au nombre de 28, créées en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur. L’Apii a déjà formé 16.800 jeunes et nous avons une pépinière dans chaque gouvernorat à côté des espaces dédiés aux startups. L’Apii a sélectionné une vingtaine d’idées de projets pour former leurs titulaires, afin qu’ils puissent lancer leurs propres entreprises. Le secteur industriel tunisien est productif, et j’estime que les difficultés administratives représentent un obstacle devant l’initiative privée. Il est important, à ce niveau, de prendre en considération la tendance de numérisation pour suivre l’évolution du monde. L’initiative privée sauvera l’économie tunisienne et les jeunes. L’Apii, le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi a mobilisé plus de 150 millions de dinars pour aider et soutenir les startup tunisiennes. La génération actuelle est à même de créer de la richesse à travers l’économie du savoir. Je rappelle que la cheffe du gouvernement annoncera, le 6 juillet, la stratégie industrielle à l’horizon de 2035».

Aslan Ben Rejeb, avocat d’affaires et membre du bureau exécutif de la Conect

«Les banques ne financent les startup que lorsqu’elles présentent des garanties, en raison des grands risques qui menacent lesdites entreprises, qui opèrent dans diverses spécialités et surtout dans le domaine des nouvelles technologies. Les grandes entreprises financières en Tunisie cadrent mal avec le concept des startup en termes de rapidité de financement. La loi de 2018 a prévu un cadre juridique opportun pour les startup et la BCT s’est adaptée avec le modèle de ces dernières. La plupart des startup ambitionnent de quitter le pays à cause des problèmes de financement. De nombreux techniciens ont participé à l’élaboration de projet de loi avec comme partenaire la Bourse des valeurs mobilières de Tunisie, pour créer une bourse pour les startup. Je considère que la réglementation des changes est un obstacle devant le développement des startup, alors que la nouvelle réglementation contient des dispositions encourageantes pour les startup».

Fawzi Ben Abderrahmen, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle

«Le gouverneur de la BCT, Marouen Abassi, et les cadres de la banque des banques, doivent libérer l’initiative privée. L’administration de la BCT est très conservatrice et a bloqué tous les horizons dans le pays. Les jeunes, les startuppeurs, les porteurs de projets sont accablés aujourd’hui. Je suis étonné de voir tout cet attachement de la BCT à la réglementation des changes actuelle, une réglementation dépassée et caduque. Le monde est en pleine mouvance grâce à l’innovation et la créativité des startup. 30% des élèves d’aujourd’hui travailleront dans des professions, jusqu’alors, inconnues. 150 startup seulement, sur les 700 startup, qui ont obtenu le label startup, ont bénéficié de financements. Le décalage entre l’évolution rapide que connaît le monde et la situation en Tunisie oblige les jeunes à migrer et cela pas seulement pour des raisons matérielles ou financières. Je rappelle que la startup n’est pas une simple entreprise au sens classique du terme et que le taux d’échec est plus élevé dans le cas des startup. Je tiens à rappeler aussi l’importance de la formation et de l’accompagnement des startup pour s’assurer de leur réussite».

Laisser un commentaire