Actuellement, le Club Africain est dans les temps, mais en raison des mouvements et flux attendus, forcément, en l’état, le groupe ne forme pas encore une seule entité. Il faut donc accélérer la cadence sans pour autant se laisser prendre au piège des achats impulsifs et des emplettes onéreuses sans retour sur investissement garanti.
La quête de patience et de persévérance est actuellement payante au Club Africain. Au prix de gros efforts, l’exécutif a ainsi pu mettre fin à de nombreux litiges qui mettaient la participation du CA à la C3 «en sursis». Le CA sera donc le second représentant tunisien à la Coupe de la CAF. Sauf que maintenant, pour ne pas se limiter à faire de la figuration sur le continent, il va falloir se renforcer, et, bien avant, s’atteler à lever la sanction d’interdiction de recrutement qui refroidit le club. Concrètement donc, il s’agit de classer les dossiers relatifs aux deux Camerounais Serge et Didier, ainsi que celui inhérent au Congolais Fabrice Ondama. «L’important est de participer qu’il disait». Cette maxime, sorte d’antithèse clubiste, prône tout le contraire des ambitions d’un club adossé à un large public qui ne demande qu’à s’embraser. Et forcément, à terme, il va falloir répondre et satisfaire ses attentes
Des défis à défaut d’artistes…
L’objectif actuel est donc clair : appuyer dès maintenant sur les bons boutons de la saison prochaine en se renforçant par des joueurs de qualité, qu’ils soient confirmés, à forte marge de progression ou au fort potentiel. Compter de nouveau sur les jouvenceaux, ceux qui sont déjà intégrés dans l’équipe A du CA, les Cherifi, Zghada, Guesmi, Hadj Ali, Adem Garreb, Snana, et enfin promouvoir aussi des jeunes qui méritent de prendre du galon, à l’instar du Sénégalais Alioune Mbaye, un attaquant-buteur prometteur.
Pas de temps à perdre donc. L’intersaison est la période la plus importante et la plus délicate du calendrier sportif de toute équipe de football qui se respecte. Maintenant, sur le terrain, en parallèle plutôt, il s’agit d’écarter la «prime au spectacle» et d’engager un travail de fond, de résistance et de renforcement tout d’abord, avant de passer aux exercices avec ballon, une fois le noyau dur du groupe clubiste dégagé. Par la suite, viendra le temps de juger la qualité de la cuvée sous la main et les moyens d’en tirer le meilleur.
Au CA, actuellement, le club est dans les temps, mais le groupe ne forme pas encore une seule entité (flux entrants et aussi sortants à venir, tel que celui en rapport avec Larry Azouni par exemple). Il faut donc accélérer la cadence sans pour autant se laisser prendre au piège des achats impulsifs et des emplettes onéreuses sans retour sur investissement garanti (toujours se méfier des agents peu scrupuleux en l’espèce).
Primo donc, le CA doit retenir les leçons de ses errements passés en la matière (celui qui ne sait pas d’où il vient ne sait pas où il va), et secundo, des bonnes pioches chez nous, malgré tout ce qui a été dit, il en existe encore, et ce n’est pas… l’USM qui dira le contraire ! Enfin, maximiser ses chances dans la perspective de la C3 et de la compétition locale ne vous exempt pas de maîtriser vos dépenses en jetant de manière permanente un coup d’œil aux masses salariales (quasiment hors-sol au CA), là où le bât blesse au Parc A de ces dernières années. Cela ne doit donc pas occulter tout le reste, bien sûr, mais la preuve d’une bonne gestion doit tout d’abord être apportée par les chiffres !
Equilibrer les finances
À une époque pas si lointaine, les passionnés du club de Bab Jedid prenaient du plaisir dans les matchs, les contenus et les approches via un CA qui tendait à retrouver des couleurs et une certaine ferveur (en 2015). Pas encore dans l’habit de favori, mais toujours dans la peau d’un outsider séduisant, divertissant et cohérent, le CA se montrait emballant avec une volupté, signe d’une certaine évolution. Certes, au final, le CA a aussi et surtout pèché par manque de caractère et de constance en ces temps-là. Mais en dépit de la baisse de régime constatée, tout n’est pas à jeter aux orties, et la photographie du paysage clubiste actuel, avec quelques correctifs en cette fenêtre du marché des transferts, incite cependant à l’optimisme.
En cette période précise, sans prétendre réinventer la roue, le CA va devoir opérer d’importants changements pour revenir sur le devant de la scène, avec pour toile de fond «l’importissime» révélateur continental.
Dans le rouge depuis quelques saisons, surtout en pleine crise sanitaire, le CA a perdu encore plus gros avec sa «mise à l’écart » des compétitions continentales, ne pouvant faire entrer les recettes et ne pouvant pas bénéficier de dotations importantes. Et maintenant, il faudra, en l’état, jongler, pour à la fois équilibrer les finances et se doter d’un effectif plus costaud quantitativement et qualitativement, dans le but de mener de front championnat et C3 la saison prochaine.