On ne sait pas encore quelle sera la formule du prochain championnat, mais on sait bien et, dès maintenant, que l’EST est, comme à chaque inter-saison, la première favorite. Mieux, cette saison 22-23, elle part avec plus de faveur et d’avantages que les saisons d’avant. Le titre 21-22, remporté difficilement devant l’USM, est sans doute le plus précieux parce qu’il a confirmé l’ascendant des «Sang et Or» sur tous leurs concurrents. Même sans convaincre et en limogeant l’entraîneur en chef à trois journées de la fin, les «Sang et Or» ont adressé un message fort non seulement à l’USM (révélation indiscutable), mais surtout au CA, l’ESS et le CSS. L’image est si différente du passé où le quatuor se disputait âprement le titre, nous n’en sommes plus là. Cette saison est à la case départ, l’EST partira avec une énorme distance sur ses rivaux classiques.
Autant l’EST s’est renforcée et a mis le paquet pour être compétitive en Afrique en faisant le remue-ménage de l’effectif, autant ses rivaux classiques ont sombré de plus en plus dans leur morosité et leurs soucis financiers. Au point de ne plus pouvoir recruter, et de solliciter la FTF pour renflouer leurs caisses. On peut comparer l’effectif des joueurs pour mesurer cette distance grandissante. Le CA, l’ESS et la CSS ne font plus peur en championnat, faute d’argent et de joueurs capables de ramener des titres. On voit même l’EST mettre la main sur des joueurs du CSS et de l’ESS sans le moindre problème.
Ce n’est pas bon pour le championnat qu’il y ait un seul favori qui a fait le vide autour de lui, mais en football, la concurrence n’est pas une obligation. Si un club a l’argent, les idées et sait user de ses moyens et de son influence dans les coulisses, face à des concurrents classiques qui ont frôlé le ridicule et mal géré leurs affaires, ce n’est pas de sa faute. Ce sont le CA, le CSS et l’ESS qui doivent assumer leurs égarements pour avoir spolié leur prestige ces dernières années. Et surtout pour avoir pensé que leur statut de “grands” pouvait les protéger pour toujours. L’EST en a bien profité pour décréter le “one man show”.