En visite de travail en Tunisie à l’occasion de la Ticad 8, le président de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), M. Tanaka Akihiko, a félicité le peuple tunisien pour la réussite de cet évènement.
Après avoir rappelé l’histoire et les principes qui constituent la philosophie et l’esprit de ce programme triangulaire de développement en Afrique, M.Tanaka a évoqué le contexte particulier dans lequel s’est tenue cette huitième Ticad, à savoir les changements climatiques, la crise post-Covid et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
«Nous sommes conscients de l’urgence de prendre des actions innovantes qui rendent l’Afrique plus résiliente pour dépasser les effets de ces crises », a-t-il souligné. « Le gouvernement japonais a annoncé à cet effet plusieurs mesures pour renforcer les capacités des pays africains. La plupart de ces actions seront mises en œuvre par la Jica», a-t-il expliqué.
Parmi les actions urgentes figure la lutte contre la crise alimentaire en Afrique exacerbée par les effets de la guerre en Ukraine, a indiqué M. Tanaka. A cet effet, un programme pour augmenter la production agricole en Afrique permettra notamment de booster la culture du riz et du blé sur le continent afin de garantir l’autosuffisance alimentaire des pays africains, selon, M.Tanaka. L’innovation est un autre axe de développement que le Japon veut diffuser à travers un programme dédié pour les startup africaines.
En ce qui concerne la Tunisie, M. Tanaka révélé que le Japon est pleinement conscient des difficultés socioéconomiques du pays. A cet effet, il a brossé un tableau rapide des programmes envisagés pour soutenir le pays et lui apporter l’assistance financière et technique nécessaire pour aider le pays à sortir de la crise. « Nous allons poursuivre nos discussions avec les autres institutions financières avec lesquelles nous travaillons, à l’instar du FMI, pour soutenir la Tunisie », a-t-il souligné. Selon M. Tanaka, une fois l’accord avec le FMI conclu, le gouvernement japonais étudiera les moyens à même de soutenir l’économie tunisienne. « Nous allons aussi examiner d’autres actions qui peuvent améliorer l’économie tunisienne », a-t-il affirmé.
Parmi les projets retenus dans cet ordre d’idées, M.Tanaka a cité celui relatif à la gestion intégrée des sédimentations dans le bassin du barrage Sidi Salem et la protection contre les inondations de la Medjerda qui vise la réduction de la sédimentation et la perte de la capacité de stockage des eaux dans le barrage multi-usage de Sidi Salem. Ce qui permettra de garantir la fourniture de l’eau potable, des eaux d’irrigation et de l’électricité pour une période additionnelle estimée à 100 ans. Le projet réduira également l’ampleur des inondations et limitera les dégâts potentiels dans les régions et les villes riveraines de la Madjerda en aval du barrage. Il a indiqué dans le même sillage avoir signé un accord de coppération technique avec la partie tunisienne qui constituera un cadre futur de la coopération technique bilatérale. Dans le même sillage, M. Tanaka a exprimé la disposition de la Jica à consolider la coopération avec la Tunisie dans le secteur de la santé et de la sécurité sociale.
Abordant les orientations, la Jica compte, selon M. Tanaka, soutenir la création d’un environnement propice à l’épanouissement de startup dynamiques en Tunisie. A cet effet, M.Akihiko Tanaka s’est réjoui de la performance des startup tunisiennes qui évoluent dans le cadre du programme « Ninja » et qu’il a eu l’occasion de visiter durant son séjour en Tunisie. Revenant sur les actions futures de la Jica en Tunisie, le responsable nippon a rappelé que son pays a signé un accord de coopération technique avec le gouvernement tunisien visant à contribuer au développement de l’économie tunisienne, et en vertu duquel certains projets seront accélérés, citant à ce titre le programme Kaizen pour l’amélioration de la qualité et de la productivité.
Interrogé sur l’approche de la Jica pour le développement en Afrique, M.Tanak a indiqué que la coopération de la Jica se caractérise par une approche axée sur le capital humain, l’appropriation et le transfert de l’expérience japonaise. « La Jica est fière que ces caractéristiques soient appréciées par l’Afrique et va continuer à les renforcer », a-t-il conclu.