«Avec plus de 5.900 hectares de forêt détruits par les incendies cet été, la piste criminelle n’est pas écartée», selon le porte-parole de l’Office national de la protection civile, Moez Triaâ. Au total, 219 incendies ont été enregistrés durant la période comprise entre juin et septembre 2022…
Comme chaque année, particulièrement durant la période estivale, les feux de forêt tant redoutés font des ravages dans les champs, les montagnes et les collines de la Tunisie. Cependant, l’origine très rarement d’ordre ou de cause naturelle des incendies pose des interrogations. En effet, Moez Triaâ a dressé un bilan des feux de forêt qui se sont déclarés en précisant que seuls 4% d’entre eux sont d’origine naturelle, se produisant, sous l’effet de la chaleur ou d’autres facteurs climatiques. Pour la plupart, ils sont d’origine humaine, qu’ils soient intentionnels ou involontaires. Fruit d’une activité habituelle, ils font des dégâts ravageurs, jusqu’à menacer les habitations limitrophes et les alentours forestiers. Dans la majorité des cas, la responsabilité humaine est avérée selon le principal intéressé qui n’a cependant pas écarté la piste criminelle, soulignant que les incendies enregistrés cette année sont des actes provoqués. Il assure que des enquêtes sont en cours pour déterminer les tenants et les aboutissants de ces sinistres.
Le responsable, qui s’exprimait lors d’une rencontre avec les médias organisée, jeudi 1er septembre 2022, au siège du club des magistrats de La Soukra (Ariana), en présence du ministre et des cadres du département de l’Intérieur, a affirmé que les incendies enregistrés étaient «graves» et ont largement affecté le tissu forestier, car 13.200 hectares de ces forêts ont été endommagés par les incendies de l’année dernière.
Les habitations menacées
Les feux de forêt ont consumé 5.900 hectares, causant d’importants dommages dont certains sont dangereux, car ils se sont propagés jusqu’à des zones densément peuplées. Plusieurs feux de forêt se sont déclarés en Tunisie récemment dont les plus ravageurs se sont propagés sur les hauteurs du Boukornine, dans la zone de Hammam-Lif. D’autres ont touché différentes régions dans les gouvernorats de Siliana, Béja, Jendouba ou encore Le Kef et Zaghouan. Même si on relève qu’aucun incendie n’a causé de pertes humaines, les foyers de population et les habitations sont de plus en plus menacés.
M. Triaâ rappelle à ce titre que le plus grand nombre d’incendies a été enregistré dans le gouvernorat de Nabeul avec 1.236 feux de forêt, suivi de Tunis avec 1.213 incendies, et Bizerte avec 1.052 incendies.