Clubs de ligue 2 | Les éternels oubliés

A un mois du coup d’envoi de la saison, les clubs professionnels de la deuxième division sont encore dans l’attente et dans la tourmente.

Quatre semaines à peine nous séparent du démarrage du championnat de la Ligue 2. Mais, jusqu’à ce jour, les clubs professionnels de cette ligue n’ont qu’un petit détail, qu’une petite miette à se mettre sous la dent : le 8 octobre est la date du coup d’envoi. A part ça, c’est plus d’une zone d’ombre, c’est quasiment le flou total. Le Bureau fédéral a, certes, annoncé le retour à un championnat normal avec deux poules de 12 clubs au lieu de 4 et la fin des deux phases play-off et play-out. Toutefois, en l’absence de composition et de répartition de ces deux poules annoncées, les rumeurs continuent à circuler tellement on est sûrs de rien. Ceux qui sont très proches des couloirs et coulisses de la Fédération savent que cette indécision est compréhensible et voulue, vu qu’on ne peut pas bouger d’un iota avant ce verdict tant attendu de la Commission nationale d’appel le 6 septembre qui tranchera dans l’affaire énigmatique du play-out truqué avec des résultats arrangés et désignera les deux clubs qui rétrograderont de l’étage supérieur (la Ligue 1) à l’étage inférieur (la Ligue 2), parmi les quatre clubs qui ont disputé cette triste épreuve : l’OB, l’ESM, l’ESHS et l’ESZ.

Pour certains, cet argument est rejeté puisque si on se réfère au parallélisme des formes, la FTF n’a pas attendu le verdict de la commission pour annoncer la composition des deux poules de 7 clubs de la Ligue 1 et s’est appuyée sur les scores acquis sur terrain (sur lesquels pèsent pourtant de lourdes présomptions de résultats faussés et truqués) pour inclure l’OB et l’ESHS dans ces deux poules. Ces mêmes clubs ont même franchi le Rubicon pour parler de deux poids deux mesures dans l’application des règlements : l’appel n’est pas suspensif pour les clubs de la Ligue 1 et il l’est pour les clubs de la Ligue 2. En désignant l’OB et l’ESHS comme clubs ayant réussi l’accession et en condamnant implicitement l’ESZ et l’ESM à la rétrogradation, le Bureau fédéral a mis la Commission nationale d’appel dos au mur et a serré l’étau sur ses membres qui ne pourraient plus contredire l’intérêt de valider les résultats acquis sur terrain et de précipiter ainsi la clôture juridique et l’enterrement sans dégâts de cet épineux dossier. On en aura confirmation demain mardi, jour de l’annonce de ce verdict qui ne va pas, à coup sûr, surprendre et faire la une des journaux vu que la Commission nationale d’appel, indépendante dans les textes, est en fait aux bottes et sous la pression du Bureau fédéral.

Un sentiment de frustration et d’injustice

Les nombreux griefs des clubs de la Ligue 2, faits à la fédération, ne s’arrêtent pas là et s’attaquent au volet soutien et financement avec la même impression des deux poids deux mesures entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Autant les clubs de la première ligue sont gâtés et ont leur poids et leur mot à dire, autant les clubs de la deuxième ligue sont relégués au second plan. L’aide qui leur est accordée ne dépasse pas la barre de 75 mille dinars par saison. Un chiffre qui est dérisoire et insuffisant pour des clubs professionnels et qui n’a pas évolué malgré le budget colossal et les recettes grandissantes de la fédération dont les clubs doivent bénéficier et profiter plus largement. Le pire, c’est que cette subvention n’est pas reçue réellement en intégralité car elle est généralement tronquée des prêts pour l’achat d’imprimés et ne couvre pas les droits de qualification de joueurs, le montant de 2% exigé sur les rémunérations des joueurs recrutés durant toute la période de leur contrat allant au Fonds de solidarité avec le football amateur, le paiement des redevances forfaitaires des matches de la saison passée (750 dinars par match + pénalité de retard) et des diverses amendes infligées à coups de millions aux joueurs, staffs techniques et au public. Pour plus d’un club, cette subvention de 75 mille dinars est reversée entièrement à la FTF dans les opérations de retenues citées et est même dépassée parfois de très loin pour honorer ces gros engagements et éponger les lourdes dettes. Plus que dérisoire, ce soutien a l’air donc d’être virtuel et même fictif puisque la FTF reprend de la main gauche sur le champ, et même avant, ce qu’elle donne de la main droite. Le sentiment de frustration et d’injustice, éprouvé par les clubs de la Ligue 2, s’est accentué ces derniers jours en voyant la Fédération tendre la main généreusement aux clubs en difficulté de la Ligue 1, et venir au secours de plus de 200 clubs amateurs en leur accordant 3 milliards alors que pas de programme, pas de geste, pas d’annonce d’augmentation notable de subvention pour la L2 dont le championnat est fortement médiatisé et très suivi pour la qualité des matches joués et du spectacle offert. D’aucuns reconnaissent que le championnat de la Ligue 2 est un bon produit qui se vend sur le marché, qui attire les sponsors mais en l’absence de retransmission télévisée et de la VAR, on est en train de le dévaluer et de condamner les clubs qui le disputent à rester dans l’ombre. La Fédération doit réparer cette injustice et faire oublier à ces clubs ce sentiment frustrant d’éternels oubliés.

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