Le CSCHebba réintégré en ligue 1 : Les cartes brouillées

En ordonnant, la veille du coup d’envoi du championnat, la réintégration du CSChebba en Ligue 1 dans l’attente de statuer sur le fond de l’affaire, le Tribunal arbitral du sport a mis la fédération sur des charbons ardents.

Le TAS a pris tout le monde de court. Le coup de pied de l’âne comme on dit. Pour la FTF qui dormait sur ses lauriers et qui pensait que l’affaire allait s’enliser dans les bureaux de la plus haute instance juridictionnelle de la Fifa et que la décision ne serait pas prise avant quelques mois, c’est un séisme. Surprise, mais agréable, pour les responsables sportifs chebbiens et leur sulfureux président Taoufik Mkacher qui n’espéraient pas un tel cadeau en ce moment et aussi rapidement pour crier victoire et serrer de plus en plus l’étau sur le Bureau fédéral et son président Wadie Jary dont ils veulent toujours la tête. Même si cette décision ne s’est pas prononcée sur le fond, ses retombées sont très lourdes de conséquences. La réunion du comité d’urgence de la Fédération, encore sous le choc pour riposter à cette décision choc et en tirer les conséquences, n’est pas allée au-delà de prendre acte «de cette sentence provisoire et pas définitive» et d’exprimer son incompréhension, sous-entendu son indignation à l’encontre de l’arrêt du TAS qui n’aurait pas dû aller vite en besogne et ordonner la réintégration du CSChebba en Ligue 1. Le TAS «n’a à statuer que sur ce point objet de la requête et rendre son verdict. Si elle donne raison au club chebbien, c’est à l’instance nationale, la FTF, d’en prendre acte et d’établir un nouveau classement général». Mais même dans ce cas de figure, avec les trois points gagnés sur le tapis, le Croissant Sportif Chebbien n’aurait pas assuré le maintien d’office en Ligue 1 et resterait toujours concerné par la relégation en Ligue 2. La Fédération n’a pas tort de s’appuyer sur cet argument pour «contester» la décision arbitraire d’avant-hier, mais le TAS, étant une instance de dernier recours, elle ne peut que se trouver devant le fait accompli, le fait du prince, et avaler cette amère couleuvre. A la hâte et dans un climat délétère, elle décide deux matches barrages en deux étapes, CSHL-ESZ d’abord puis le vainqueur affrontera l’ESM, pour ajouter un huitième club à la poule 2 puisque le club repêché par le TAS figurera dans la poule 1. Mais l’ESM est montée au créneau de nouveau pour dire qu’elle refuse cette «mascarade» et ne jouera pas le deuxième match barrage décisif. Wadie Jary ne sait plus à quel saint se vouer. Il regrette énormément de ne pas avoir bien écouté ceux qui lui ont conseillé de décréter «une année blanche», d’annuler une relégation entachée d’irrégularités de procédures et d’organisation, de faire un championnat avec deux poules de 9 (18 clubs y compris le CSChebba, l’ESM et l’ESZ) puis revenir à un championnat avec 14 clubs afin de couper ainsi l’herbe sous les pieds de tout le monde. Il a cédé aux conseils de ceux qui l’ont incité à tenir bon. C’est-à-dire la fuite en avant. Résultat : un camouflet pas facile à digérer face à un adversaire qui n’a pas lésiné sur les moyens financiers avec un matraquage médiatique infernal sans répit pour avoir gain de cause à l’usure. Il mesure en ce moment l’ampleur d’un énorme gâchis qu’il doit assumer. Cette fois en solitaire.

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