Accueil A la une L’Ugtt face à l’approche d’un imminent accord avec le FMI : Pas de chèque en blanc pour le gouvernement

L’Ugtt face à l’approche d’un imminent accord avec le FMI : Pas de chèque en blanc pour le gouvernement

Si le patron de l’Ugtt ne compte pas lâcher du lest dans le dossier des accords entre le gouvernement et le FMI, il montre toutefois une prédisposition à favoriser l’intérêt national et aller de l’avant en matière de discussion autour d’autres dossiers impliquant les départements du gouvernement et les structures syndicales privées.

Le gouvernement affiche un air confiant et serein à l’approche d’un imminent accord avec le Fonds monétaire international (FMI), mais la centrale syndicale ne cache pas ses inquiétudes quant aux conséquences « dévastatrices » d’une éventuelle levée de la compensation sur le pouvoir d’achat des citoyens. Avec un taux d’endetement du pays estimé à 82,57% du PIB d’ici la fin 2022, « c’est le coup de grâce assuré pour le citoyen si une telle décision est prise ».

Le secrétaire général met en garde

C’est dans cette perspective que le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, a mis en garde, dans une déclaration aux médias, contre la levée de la compensation. Cela ne fera qu’aggraver la crise et accroître les tensions, notamment quand il est question du « pain du citoyen », a martelé le patron de la centrale syndicale.

A cet effet, Noureddine Taboubi affirme qu’il n’avait conclu aucun accord avec le gouvernement relatif à la suppression de la subvention, ajoutant que l’Ugtt rejette toutes les options douloureuses et se mettra du côté du citoyen.

Il  a averti le gouvernement lors de sa déclaration en soulignant qu’au moment où il est question de lever la compensation, le salaire minimum actuel est de 400 dinars alors qu’il devrait être au minimum à mille dinars. Le SG de l’Ugtt a évoqué par la même occasion un  contexte général difficile marqué par la pénurie et le monopole de certains produits alimentaires de base.

L’Ugtt a été le plus souvent récalcitrante à l’égard d’un accord entre le gouvernement et le FMI qui ne tiendra pas en compte certaines réformes proposées par la partie syndicale en septembre dernier dans un document adressé au gouvernement relatif au redressement des entreprises publiques, dont la rationalisation des dépenses de l’Etat, l’optimisation des recettes fiscales, l’élaboration d’un programme pour la relance économique. En d’autres termes, pas de chèque en blanc pour le gouvernement de la part de l’Ugtt.

Noureddine Taboubi avait, rappelons-le, rencontré en juillet dernier une délégation du FMI en présence de quelques membres du bureau exécutif national et experts du département des études. L’entretien a porté sur la situation sociale et économique en Tunisie et autour du programme des réformes. La partie syndicale avait souligné l’importance de préserver le pouvoir d’achat des travailleurs et insisté sur la nécessité de respecter la crédibilité des négociations et de procéder à des réformes susceptibles de relancer l’économie tunisienne.

Réactivation du Conseil national du dialogue

Si le SG ne compte pas lâcher du lest dans le dossier des accords entre le gouvernement et le FMI, il a toutefois démontré une prédisposition à aller de l’avant en matière de discussion autour d’autres dossiers impliquant  des départements du gouvernement et des structures syndicales privées. Une réunion a été tenue ce lundi 3 octobre en présence du ministre des Affaires sociales, Malek Zahi, et le SG pour « discuter de la réactivation du Conseil national du dialogue social et la poursuite de l’élaboration des accords bilatéraux et tripartites concernant certains dossiers sociaux et réformes économiques ».

Dans son communiqué, le ministère des Affaires sociales a fait savoir que les deux parties ont souligné la nécessité de réactiver le Conseil en question qui regroupe le gouvernement, l’Ugtt et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).

Les deux parties ont convenu de la nécessité de poursuivre l’élaboration des accords bilatéraux ou tripartites concernant certains dossiers liés aux droits sociaux et aux prochaines réformes économiques et sociales, tels qu’approuvés par le Contrat social signé, le 12 août, par la Cheffe du gouvernement, le Secrétaire général de l’Ugtt et le président de l’Utica.

Créé le 24 juillet 2017 (Loi n° 2017-54), le Conseil national du dialogue social est chargé, selon l’article 2, d’organiser et de gérer le dialogue social concernant les questions sociales et économiques d’intérêt commun pour les trois partenaires sociaux, dans un cadre qui garantit la continuité et la régularité du dialogue.

Le Conseil est chargé notamment de garantir un dialogue social tripartite efficient concernant les questions d’intérêt commun, d’agir en vue de mettre en place un climat social incitant et encourageant à l’investissement et garantissant les conditions du travail décent, de suivre le climat social et observer le degré de respect des législations sociales et d’émettre un avis sur les projets de réformes présentés par le gouvernement dans le domaine économique et social.

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