Une sélection des films dans les différentes sections, des hommages, des focus avec des ouvertures sur le monde au-delà de l’identité arabo-africaine en plus de la semaine de la critique, une section nouvellement instaurée sont au programme de la 33e édition des Journées cinématographiques de Carthage.
33e édition, une nouvelle direction et une femme à la tête d’une des plus importantes manifestations cinématographiques. Nous attendons une sensibilité différente, une vision particulière d’une femme cinéaste, universitaire et surtout du nouveau, de la pertinence et de l’audace.
Lors de la conférence de presse qui s’est tenue hier matin à la Cité de la culture, le comité directeur de la 33e édition des Journées cinématographiques de Carthage, sous la direction de Sonia Chemkhi, a présenté le fruit d’un long et assidu travail. Une sélection des films dans les différentes sections, des hommages, des focus avec des ouvertures sur le monde au-delà de l’identité arabo-africaine en plus de la semaine de la critique, une section nouvellement instaurée.
« Les JCC, festival doyen du Continent africain, ont su asseoir une belle tradition de découvertes de talents du cinéma du Sud et ont su créer des espaces de débat et de réflexion pour promouvoir des œuvres singulières et authentiques. Des films de fiction et des documentaires où l’engagement moral et politique des cinéastes-auteurs est servi par autant de formes diversifiées de narration et de mise en scène. Des œuvres originales organiquement ancrées dans les préoccupations sociales et culturelles des pays du Sud. Notre premier désir est d’être à la hauteur de cette ligne éditoriale, de ses exigences, de ses défis et de ses espoirs. Pour cette session, nous visons davantage de parité entre hommes et femmes car nous estimons que ces choix d’implication sociale et citoyenne et ce désir souverain ne peuvent se faire sans l’apport des cinéastes femmes, du Nord et du Sud ; raison pour laquelle nous consacrons deux programmes inédits pour réhabiliter les pionnières et faire découvrir les dignes héritières de nos cinémas respectifs. Finalement, nous souhaitons allier cinéma et pensée, plaisir, émotion et questionnement. Nous invitons le croisement des regards et le partage de l’effervescence des idées nouvelles et des propositions artistiques singulières ». Avec ces mots, Sonia Chemkhi annonce la couleur et souligne les fondements premiers des JCC.
Si nous traduisons les JCC 2022 en chiffres, nous comptons 15 599 films inscrits pour les différentes compétitions, 480 films arabes et africains aux compétitions officielles longs et courts-métrages, fictions et documentaires, 137 films africains inscrits à la compétition officielle des longs-métrages et 343 films arabes inscrits à la compétition officielle des courts-métrages (Fic et Doc). Le nombre des pays participants s’élève à 72, dont 23 africains, 17 arabes et 32 autres pays.
La compétition officielle
Réservée aux plus récentes productions cinématographiques arabes et africaines, la compétition officielle demeure la section phare des JCC, elle attise les passions, provoque le débat et crée l’évènement. Long et court, documentaire et fiction, promesse ou critique, les différentes compétitions des JCC 2022 sont le fruit d’un comité de sélection qui assume la lourde responsabilité de la qualité de la programmation. Les différents jurys valideront de leur savoir-faire et décerneront les prix aux plus méritants.
Les JCC dans les prisons, dans les casernes, les projections en plein air, JCC kids… sont également des points forts devenus une tradition que l’actuelle direction reconduit avec conviction.
Les JCC rendront hommage à 6 cinéastes pionniers, hommes et femmes, arabes et africains, en guise de reconnaissance et d’estime pour leur apport à l’essor culturel avec projections et débats autour de leurs films les plus emblématiques. Yamina Bachir Chouikh, réalisatrice et scénariste algérienne, Mohamed Abderrahman Tazi, réalisateur marocain, Naky Sy Savané, actrice ivoirienne, Daoued Abdel Sayed, réalisateur égyptien, Kalthoum Bornaz, réalisatrice tunisienne, le comédien tunisien Hichem Rostom.
À retenir aussi dans les sections parallèles et pas moins importantes : Le monde selon Federico Fellini avec une sélection de 7 films dont 3 emblématiques du cinéma de Fellini et 4 films réalisés sur son œuvre. Des classiques et des inédits pour éclairer et célébrer la modernité, la singularité de l’un des plus illustres cinéastes méditerranéens et son influence immense sur le cinéma contemporain.
Regards croisés de cinéastes femmes du Sud et du Nord autour de l’immigration avec 6 cinéastes femmes du Nord et du Sud de la Méditerranée proposent des films sur la question de l’exil, de l’immigration et des réfugiés. Des débats en présence des réalisatrices suivront ces projections.
Sur la route qui est Une trilogie documentaire ethnographique d’Isabelle Coulon et Jean-Michel Corillion propose de découvrir des communautés vivant dans des régions isolées du monde, sur le point de connaître une véritable révolution : l’arrivée de la route ! Pour certains, ce ruban de terre ouvre la voie du progrès, du développement et du changement. Pour d’autres, la route condamne à la disparition un habitat, une culture, des traditions.
Le focus Palestine est une sélection de productions historiques et actuelles, réalisées par des cinéastes palestiniens ou tournées en Palestine par des réalisateurs arabes. En leur présence, des débats couronneront les projections. Et un focus Espagne avec une sélection inédite de films réalisés par des cinéastes femmes espagnoles, fictions et documentaires, pour réhabiliter les pionnières et découvrir les cinéastes émergentes.
Les JCC, c’est la fête des films, des rencontres et de la cinéphilie. La programmation semble à première vue interpeller plus d’un. Le champ est ouvert à la découverte de cinématographies et d’expériences nouvelles. Visons l’aventure pleinement, on en reparlera après !