Accueil Société Clôture de la campagne de propreté «Clean-up month» : Quand l’écologie nous réunit !

Clôture de la campagne de propreté «Clean-up month» : Quand l’écologie nous réunit !

La propreté n’est-elle pas un travail au quotidien?. Et encore moins un acte occasionnel, sans suite ni impact sociétal. Il aurait dû être un évènement régulier, en tout temps et en tout lieu.

Lancée, en grande pompe, du 14 août au 4 décembre dernier, soit quatre week-ends entiers, la campagne « Clean-up month » ou «mois de la propreté», vient de prendre fin officiellement. Vendredi, après-midi, la ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, en avait dressé le bilan, lors d’une cérémonie de clôture, au siège de son département au Centre Urbain Nord, à laquelle ont assisté quatre ministres: du Tourisme, des Affaires foncières, de l’Enseignement supérieur et celui des Affaires religieuses. Mais aussi, un nombre d’acteurs écolos, des Ongs, des scouts tunisiens, des citoyens bénévoles et des lauréats primés pour avoir contribué au succès de ce projet.   

Plus de 550 participants, 278 interventions

Il s’agit, en fait, d’un coup de balai consistant en des opérations de collecte et de ramassage des déchets légers en plastique, papier, carton, verre, aluminium, ceux éparpillés ici et là et qu’on ne peut guère remarquer sur les circuits du transport d’ordures ordinaires. Sur les pistes agricoles, dans les recoins des villes et les dédales des campagnes, partout dans le pays, cette campagne de propreté d’envergure se voulait, ainsi, une initiative citoyenne de portée environnementale, visant à transfigurer notre paysage naturel et lui rendre son éclat. L’action, qui s’est déroulée en plein été, était telle qu’elle a dû, alors, mobiliser bien des personnes, des entreprises, des communes et des associations dans bon nombre de régions. Au total, recense la ministre, plus de 550 participants ont, volontairement, manifesté leur engagement à y mettre du leur, ayant effectué 278 interventions tous azimuts. Bilan : environ  deux tonnes de déchets légers ont été levés. « On ne peut qu’être fiers de cet événement qui a permis de consolider la prise de conscience environnementale, en impliquant les citoyens dans un projet commun afin d’agir ensemble contre la pollution », se félicite-t-elle, insistant sur le fait de redoubler d’efforts, d’où l’intérêt qu’il y a de continuer sur cette voie.

Ainsi la propreté n’est-elle un travail au quotidien. Et encore moins un acte occasionnel, sans suite ni impact sociétal. Il aurait dû être un événement régulier, en tout temps et en tout lieu, comme le pense également Mme Chikhaoui. Elle a évoqué la possibilité de faire de «Clean-up month» un exercice citoyen de tous les jours. Et d’annoncer qu’une plateforme dédiée, appelée « Activités clean up » allait être insérée sur le site web du ministère dans la rubrique « Espace citoyen », afin de permettre à tous les bénévoles d’y inscrire leurs actions tout au long de l’année. L’écocitoyenneté étant une culture qui s’apprend. Et qu’elle soit bel et bien ancrée dans les esprits et dans les comportements.

D’autres soucis écologiques en suspens

«Clean-up month» était aussi une manifestation qui fait partie des engagements du pays à l’égard de son écosystème naturel. Elle consacre un droit constitutionnel à un environnement sain et équilibré, avait rappelé, en ces termes, le ministre des Affaires foncières, Mohamed Rekik. Mais, insiste-t-il encore, une bonne qualité de la vie requiert une approche participative qui doit impliquer toutes les forces vives de la société. A ce niveau, l’appui de son ministère étant, selon lui, une pierre angulaire : « Durant les années 2021 et 2022, 98 hectares des terres domaniales ont été réservés à l’installation des unités de collecte, de traitement et de valorisation des déchets ». Et là, on est en droit de s’interroger sur la crise des déchets qu’avait durement vécue la ville de Sfax et qui risque de revivre encore si rien n’y est fait, d’ici peu. Pourquoi ne l’a-t-on pas doté d’un terrain destiné à être une décharge contrôlée, afin de pouvoir apaiser la tension ? Si volonté il y a, le ministère aura à régler un tel problème foncier. Idem pour la décharge de Borj Chakir à Tunis. Sur le point d’être fermée, aucun autre endroit, censé la remplacer, n’est encore repéré. Le ministère des Affaires foncières, supposé prodiguer à profusion, devrait en faire autant, allant gratifier le Grand-Tunis d’une nouvelle terre domaniale pour débloquer la situation.

Souveraineté environnementale ?

Il est vrai que la question de propreté est intimement liée à la donne touristique. « Pas de tourisme sans propreté », avait déclaré le ministre de tutelle, Mohamed Moez Belhassine. Son département était, lui aussi, impliqué dans pareille action de nettoyage. Beaucoup d’unités hôtelières ont été de la partie. « Et c’est ainsi qu’on pourrait gagner des marchés et faire promouvoir la destination Tunisie », révèle-t-il, en conclusion. « ‘‘Clean-up month’’ est, donc, une initiative écologique qui nous tient à cœur », s’exprime, par ailleurs, le ministre de l’Enseignement supérieur, Moncef Boukthir. Il s’est focalisé sur deux choses : l’apport des recherches scientifiques dans la valorisation des déchets et la sensibilisation massive sur les effets néfastes du plastique. « On continue à soutenir les efforts du ministère de l’Environnement liés à ce sujet », promet le ministre. Etant donné que la propreté puise dans les sublimes significations de nos cultes, l’implication du ministère des Affaires religieuses dans pareille action n’est pas inédite, fait montre, son chef du département, Ibrahim Chaïbi. « Notre partenariat a trouvé son expression dans les prêches du Vendredi, les causeries dans les mosquées et dans les cours et activités dispensés aux écoles coraniques inspirés de la protection de l’environnement», indique-t-il, soulignant la portée d’une telle expérience écologique.

L’on parle, aujourd’hui, de la souveraineté environnementale, révèle-t-il, faisant allusion au dossier des déchets illégalement importés d’Italie dont les inculpés sont actuellement derrière les verrous. On doit toujours miser sur la conscience du citoyen, mais il ne faut pas, pour autant, verser dans l’impunité, conclut le ministre. Sinon, que fait la police de l’environnement ? A quoi un tel corps servira-t-il ? 

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