Malgré leur situation financière assez précaire en l’absence totale de soutien et le peu d’intérêt médiatique qui leur est accordé avec la non-couverture télévisée de leurs matches, les clubs de la Ligue 2 sont prêts pour la grande aventure.
Ça fait plus de trois mois que les clubs de la deuxième Ligue professionnelle attendent le jour «J». Celui du coup d’envoi de leur championnat après un temps assez long de préparatifs au niveau administratif avec le recrutement de nouveaux entraîneurs et de joueurs et la qualification de l’ensemble de leurs effectifs pour la nouvelle saison et une période non moins longue aussi de préparation de leurs équipes sur le plan technique (avec multiplication des stages, des petites mises au vert répétées, des matches amicaux nombreux pour meubler le vide dû à cette attente interminable). Tout temps perdu a un coût financier très important pour ces clubs, éternels oubliés de notre football professionnel, démunis, délaissés à leur propre sort et obligés de compter sur eux-mêmes et sur la bonne volonté de leurs dirigeants qui font de gros sacrifices personnels pour assurer leur survie. Les collectivités locales et notamment les municipalités brillent par leur absence et ne contribuent plus comme auparavant à donner leur coup de pouce pour assurer le bon départ. L’affaire FTF-CSChebba et la décision de réintégrer ce dernier en Ligue 1 ont eu aussi leurs mauvaises répercussions dans la perturbation du calendrier et le report du coup d’envoi. Après la première série de matches barrages pour compléter le 8e club de la poule 2 et qui a permis à l’ESM d’être l’heureux vainqueur de cette épreuve, une deuxième série de rencontres couperets a démarré jeudi et se terminera demain pour déterminer les deux équipes qui vont avoir la chance d’être repêchées de la Ligue 3 amateur niveau 1 et de rejoindre la poule 1 de la Ligue 2. Le Club Olympique de Médenine est parvenu à battre le COT (1 à 0) jeudi et affrontera le SRS demain pour tenter d’assurer un retour inespéré en deuxième Ligue. Idem pour l’Avenir Sportif de Mhammedia qui a eu raison du Croissant Sportif de Tabarka (2 à 1) et qui fera tout pour venir à bout de l’Astre Sportif de Menzel Ennour et être le deuxième heureux élu de cette opération-repêchage.
Interminable et incompréhensible attente
La Fédération, qui a promis un soutien financier notable aux clubs de la Ligue 2 avant le coup d’envoi, a trouvé le prétexte et pas l’argument de reporter cette aide après la fin de ces matches barrages et l’établissement de la liste définitive des 24 clubs des deux poules de la Ligue 2. Elle s’est contentée d’un modeste et dérisoire crédit de 10.000 dinars pour chaque club facilitant l’acquisition d’imprimés nécessaires à la qualification des joueurs sans plus. Les clubs n’ont qu’à attendre la libération de la subvention promise et le petit ouf de soulagement pour quelque temps encore. Le ministère de la Jeunesse et des Sports ne libérera, lui aussi, la première moitié de sa propre subvention de la saison sportive 2022/2023 qu’après avoir eu connaissance par correspondance officielle des noms des 24 clubs composant cette ligue. Ça va prendre, dans le meilleur des cas, pas moins d’un mois. Les sponsors habituels de ce championnat qui constituent une source de financement non négligeable ne sont pas prêts, eux aussi, à s’engager comme de coutume pour conclure des contrats avant d’avoir le cœur net et de savoir s’il y aura ou pas une retransmission télévisée ou même des extraits et résumés des matches pour promouvoir leurs produits. Bref, toute une chaîne de financement indispensable est aujourd’hui en suspens ce qui ne fait qu’accentuer les difficultés et les souffrances de ces clubs en panne d’argent qui vivent avec des budgets non seulement très modestes mais virtuels.
Agir et passer à l’action au plus vite
On a tendance à oublier que les 24 clubs de la Ligue 2 sont pratiquement de toutes les régions et de tous les gouvernorats qui bénéficient de ce football de masse qui fait du social au même titre, voire plus que le côté sportif vitrine, qui compte plus de 10.000 licenciés, qui encadre des milliers de jeunes, leur offre le meilleur abri contre l’horreur du vide et les dangers ravageurs de se trouver sans activité sportive et qui les protège contre les dérives de toutes sortes de la rue. Au lieu d’investir à fond dans un football qui est un facteur important de paix et de cohésion sociale, on se contente d’accorder quelques petites miettes avec beaucoup de retard en plus d’une dernière vague de responsables bénévoles en voie de disparition pour qu’ils ne baissent pas les bras et pour qu’ils continuent, contre vents et marées, à lutter courageusement avec leurs propres moyens financiers limités pour assurer la survie. Dans une de ses interviews à une chaîne privée, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Kamel Deguiche, a eu cette phrase de reconnaissance pour tous ceux qui acceptent aujourd’hui, avec toutes les difficultés actuelles, de prendre les destinées de clubs qui sont financièrement sur les rotules. «Ils ont droit à un baiser de profonde et respectueuse gratitude sur le front», a-t-il dit sur un ton ému et sincère. Les dirigeants de ces clubs de la Ligue 2, dont le championnat démarre aujourd’hui, sont les premiers visés par les propos du ministre. Les amendements et la grande réforme de la loi 1995 qui sont en cours seront un grand pas pour le passage des paroles à l’action.
Le programme
Poule A
Aujourd’hui
A La Marsa : ASM-ES Rogba.
Arb: Abdessalam Mani
A Korba : CS Korba-JS. Arb: Walid Ouni
A Bembla : CS Bembla-AS Oued Ellil.
Arb: Seifeddine Ouertani
A Jerba Midoun : ES Jerba-JS Kairouan.
Arb: Abdelhamid Badreddine
Poule B
Demain
A El Omrane : JS Omrane-SC Ben Arous.
Arb: Akram Naili
A El Kalaa : El Kalaa Sport-SC Moknine.
Arb: Khalil Trabelsi
A Msaken : CS Msaken-AS Djerba.
Arb: Ismail Bouglia
A Gabès : S.Gabésien-EM Mahdia.
Arb: Montassar Belarbi
A Gafsa : EGS Gafsa-CS Hammam-Lif.
Arb: Mahmoud Ksiaa
A Zarzis : ES Zarzis-SS Sfaxien.
Arb: Hosni Naili