Numérisation, on n’a jamais cessé d’en parler volontiers, il y a même une vingtaine d’années, sans qu’on n’arrive à traduire dans les faits cette volonté de changer. Avoir accès au digital n’est pas toujours évident !
Aujourd’hui, il devient impératif de se remettre à l’heure de la digitalisation, où personne n’est laissé indifférent. Nos ONG en font également partie. Et c’est dans ce sens que le Centre « Ifeda » d’Information, de formation, d’études et de documentation sur les associations est revenu sur la question, en organisant, hier, un colloque intitulé « Société civile et transition numérique ». L’initiative avait attiré l’attention d’un nombre important de participants et permis à beaucoup d’associations d’en tirer profit. L’évènement, faut-il le noter, s’inscrit dans le cadre du 18e Sommet de la francophonie, attendu en fin de cette semaine à Djerba, et dont les préparatifs semblent aller bon train.
Il y a beaucoup à dire !
Mais, au-delà de ce rendez-vous majeur, le colloque de Ifeda puise dans les mêmes valeurs du partage, d’échange et de la démocratie numérique que notre tissu associatif a, plus que jamais, besoin, afin d’approcher le virtuel et savoir maîtriser l’outil informatique. Surtout que le domaine des Tic offre à la société civile de nouveaux moyens d’exercer ses libertés d’association, de réunion et d’expression. Et ce n’est pas tout. Il est temps, pour nos Ong, « d’acquérir de nouvelles capacités et compétences et de faire une transition plus profonde et plus fondamentale vers de nouveaux rôles, de nouvelles structure et de nouveaux systèmes, en en faisant des acteurs plus puissants, agiles et mieux informés pour le bien social », lit-on dans la note conceptuelle du colloque. Transition numérique, pourquoi maintenant ? « Tout à fait, le choix de la thématique n’est pas arbitraire, il est réfléchi et justifié de par les circonstances et situations que les organisations nationales et toute la société ont vécues pendant la pandémie et lors du confinement sanitaire. On a dû, tous, migré vers le numérique, le travail en ligne et la formation à distance », argue Myriam Kefi, présidente du comité d’organisation du colloque et directrice de communication et de coopération internationale à Ifeda.
Et Mme Kefi de révéler que la société civile tunisienne a beaucoup à dire sur ce sujet.
D’autant plus que son centre, insiste-t-elle, ne peut nullement passer outre, sans l’aider à renforcer ses capacités pour qu’elle puisse véritablement se mettre à jour et s’inscrire dans la révolution numérique. Mais nos Ong ont-elles vraiment les moyens de leur digitalisation ? « C’est justement la raison pour laquelle est tenue cette manifestation qui n’aura pas uniquement à dégager des recommandations, mais aussi pour mettre en réseau associations, partenaires et bailleurs de fonds pour un véritable échange constructif et fructueux », a-t-elle encore souligné. Ce faisant, Ifeda devrait, ce alors, revoir sa stratégie de formation et adapter ses programmes aux besoins des associations dont notamment la participation aux appels à projets et l’élaboration des plans de financement.
Vision 2023
Toutefois, avoir accès au digital n’est pas toujours évident ! Dans son mot d’ouverture, le directeur général du Centre « Ifeda », Riadh Dabbou, a indiqué, de son côté, que le choix porté pour cette thématique n’est guère le fruit du hasard.
Selon lui, la transition numérique demeure, sans doute, un chalenge bien réel. « Le numérique nous envahit et fait partie intégrante de notre quotidien. De ce fait, les associations sont contraintes de renforcer leurs capacités et de s’inscrire dans le digital », estime-t-il.
Il a dit qu’en pensant aux diktats de la transition, une sentence prononcée par le directeur exécutif de la marque « Nokia » lui trotta dans la tête : « Nokia n’a rien fait de mal. La plus grande erreur est que Nokia est restée dans sa zone de confort et n’est pas entrée assez rapidement dans l’ère des Smartphones ».
Ce qui signifie que l’on ne doit jamais tarder à suivre l’évolution du temps qui court. « La transition numérique va certainement permettre à la société civile de détecter les opportunités et les défis qui se manifestent à travers plusieurs aspects sociétaux », dixit-il, en faisant allusion aux besoins digitaux dictés par la dernière crise sanitaire.
Somme toute, le Centre « Ifeda », qui fête aujourd’hui ses 22 ans, compte s’aligner sur cette nouvelle démarche : « En 2023, nous envisageons la mise en place d’une plateforme « e- learning », permettant une formation en ligne au profit des associations, le développement d’une application mobile smart Ifeda et un programme de formation spécifique dédié à la thématique », résume Mme Kefi.