crédit photo : © Abdelkader Garchi
Les écoles de théâtre indépendant bourgeonnent et fleurissent, elles deviennent de plus en plus une réalité à tenir en compte de par le sérieux de l’enseignement, la passion de ceux qui y adhèrent et la qualité de la production. El Teatro, pionnier dans ce rayon, mais aussi d’autres, commencent à s’imposer. D’ailleurs, les JTC, cette année, leur a consacré une partie de leur programmation.
Vendredi et samedi derniers, le Be Actor Studio a présenté sa première production *amour#. Six personnages dans l’intimité d’une vie quotidienne, de la jeunesse, le temps des amours passions, des amours rêveuses, puis l’habitude, l’ennui du couple, l’usure et la déchirure à coups de silence et de non-dit, puis on vieillit, le temps nous rattrape, l’on se complaît dans la vie que l’on mène, résignés, liés par l’habitude, l’âge et même dans le conflit et les chamailleries, la vie continue.
Intarissable sujet que celui de l’amour et du couple. Un sujet riche et accessible, à la portée de tous et surtout des apprentis acteurs qui, par leur expérience personnelle, leur vie et les récits de vie enrichissent le propos.
Sous la direction et la mise en scène et texte de Taoufik Ayeb, les apprentis acteurs Nawel S’hili, Hajer Farza, Fatma Baltaji, Khaled Oueslati, Mohamed Hédi Ben Mansour et Hédi Ben Ghanem racontent et se racontent, arrivent à dessiner des personnages quoique probablement assez ressemblants à leurs propres personnes. Nous ne sommes pas dans l’incarnation, ni dans la composition, mais dans des moments de sincérité, de fragilité et de mise à nu. L’humour en est un ingrédient essentiel qui pousse la dérision à son paroxysme et nous fait rire de l’image de nous-mêmes que nous reflète la pièce.
Partant de l’Amour pour enfin atterrir dans la paix. Des rêves en rose, un Amour étincelant…
Dans un couple, s’ils avaient à reproduire tout le voyage d’une vie sur une toile, ils auraient besoin de toutes les couleurs avec toutes leurs nuances reflétées par la lumière du jour, révélées par la brise de la nuit.
Toutes les couleurs s’imposent et c’est à eux seulement de les harmoniser.
À chacun sa touche, à chacun son œuvre d’art. Sur une belle plage, ils se rencontrent par hasard et se réunissent pour la vie. Donia, une artiste qui rêve d’une vie aux couleurs de ses belles toiles. Ghanem lui promet une vie encore plus belle que tous ses chefs-d’œuvre.
Ensemble, les amoureux créent leur propre tableau.
Ils sont deux, sur le chemin de la vie, un axe du temps désordonné, des bonds vers le futur, puis un retour vers le passé.
L’histoire se raconte sans excès ni emphase, elle nous fait rire, elle nous arrache une larme dans une fluidité quasi naturelle. Un agréable moment pour une première tentative. Bon vent…