Adjoint au CA en 2020, aux manettes de l’ASS, de l’OB de l’UST et de Najran aussi, Saïd Saïbi en poste à l’ASSoliman, depuis début octobre, a finalement résilié son engagement afin de prendre en main le CA, dont le coach, Bertrand Marchand, ne peut plus exercer en raison de son état de santé. A 47 ans donc, Saïbi se retrouve à un tournant de sa carrière, soit piloter un club prestigieux pour la première fois de sa carrière. Et il va falloir se retrousser les manches en l’état, sachant que le CA est un club sanguin, «gros consommateur » de techniciens et arrimé à un public aussi impatient que passionné. Il faut comprendre par là que Saïbi va vite devoir remettre de l’ordre dans le groupe, mieux exploiter un collectif supposé compenser un déficit athlétique, comme entrevu depuis quelque temps déjà. Aussi, et Saïd Saïbi le sait pertinemment, il faudra forcément faire davantage progresser ces jeunes aux qualités prometteuses, à savoir, Skander Laâbidi, Amadou Sabo, Hamdi Laâbidi, Taoufik Cherifi, Rodrigue Kossi et autre Adem Garreb, des joueurs vifs qui courent beaucoup, sans souvent savoir faire courir le ballon. A cet effet, avec Saïd Saïbi, les Clubistes ont de bonnes raisons d’espérer vu que ce dernier a la réputation de prôner un football simple et réfléchi. A lui de faire en sorte maintenant que l’osmose soit parfaite entre les joueurs, mais également entre les joueurs et lui.
Souder son équipe
Ambitieux, Saïbi sera aussi amené à enfin trouver la bonne alchimie entre tauliers (les Ben Yahia, Dhaouadi, Ghandri, Ahmed Khalil, Saber Khélifa) et la jeune vague. Bref, assurer un brassage intelligent, un savant dosage et surtout souder son équipe. En football, volet staff technique, dans la plupart des cas, le but n’est pas seulement de se distinguer sur le banc (coaching et stratégie payante). Mais également d’aider les talents et les profils à haut potentiel à atteindre leurs objectifs, et à se préparer eux-mêmes à des défis plus ambitieux. Et à ce titre, à la base, aux origines, il faudra davantage prendre en considération la planification et la programmation du contenu des entraînements du CA. C’est probablement le point le plus important actuellement, indépendamment des prédispositions, les jours« J » de match. Entraîneur enthousiaste à l’idée de commencer à travailler au Parc A en tant que head-coach, Saïd Saïbi caresse forcément le rêve d’implanter au sein de son équipe un football soigné qui rayonne de plaisir et d’esprit d’équipe. Et, bien entendu, il devra agir à plusieurs niveaux et enfiler carrément la casquette de manager parfois, comme surveiller la diététique des siens, sans pour autant mettre tout le monde au régime (le CA n’est pas dans une cure, semble-t-il). En clair, à tous les degrés, sa responsabilité sera d’être le garant de certaines valeurs, mais il faudra tout d’abord lui accorder un délai pour imprimer sa marque sur l’équipe. Viendra ensuite le temps de savoir s’il a vraiment imposé un style de jeu (chaque chose en son temps). Aujourd’hui, Saïd Saïbi, connecté au nouveau directeur sportif qu’est Oussama Sellami, arrive avec une philosophie claire. Il n’entend pas faire de révolution. Juste tirer le meilleur de chacun et faire évoluer les siens dans le système qui leur correspond le mieux. A lui de jouer, maintenant.