« Nous allons vers une Francophonie décomplexée, connectée, une langue française assumée aux côtés d’autres langues, pour la construction d’un espace qui contribue à la construction, et qui soit vecteur de développement et de solidarité, attentif à la diversité culturelle et linguistique, avec toujours plus d’ambitions mais aussi de moyens pour les satisfaire ».
La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, a, lors de son allocution donnée à l’ouverture des travaux du 18e Sommet de la Francophonie à Djerba, présenté les enjeux et les objectifs de la Francophonie, soulignant la nécessité pour l’espace francophone de continuer à évoluer dans la diversité, sans remettre en cause sa spécificité et son identité.
«Depuis ses origines, la Francophonie vient d’une idée lumineuse, formidable instrument de rapprochement entre les peuples, parmi ses visionnaires, figure en bonne place Habib Bourguiba, père de la nation tunisienne à qui je veux rendre hommage», a déclaré Mushikiwabo.
«Au cours de son histoire millénaire et encore aujourd’hui, Djerba est aux carrefours des influences culturelles les plus variées, elle est par-là diverse et plurielle à l’image de la Francophonie», a-t-elle souligné.
La secrétaire générale de l’OIF a dévoilé que le cadre stratégique 2032-2024 aura en ligne de mire trois principaux objectifs : «Nous allons vers une Francophonie renouvelée où chaque pays a sa place», a-t-elle fait valoir.
En premier lieu, l’action pour les citoyens de l’espace francophone reposera sur un certain nombre de projets phares à fort impact et autour de thématiques, à savoir la langue française, l’éducation, le développement durable et la francophonie économique et numérique.
«Dans un monde fracturé, il s’agit de faire en sorte que la Francophonie demeure un trait d’union, un forum privilégié d’écoute, d’échange, de dialogue constamment en alerte pour éviter que les tensions ne dégénèrent en conflits», a-t-elle indiqué.
Le troisième objectif majeur consiste à accroître l’attractivité de la Francophonie à partir d’un espace francophone qui soit dynamique où plusieurs pays membres disposent d’un potentiel de croissance soutenu. «Il est de notre devoir de mener la bataille de l’emploi des jeunes dans notre espace», a souligné la secrétaire générale de l’OIF.
Elle a encore indiqué qu’il s’agit « de penser une Francophonie au service de la diversité et du dialogue des cultures, après que l’OIF est devenue à partir des années 2000 plus politique, plaçant au centre de son action la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit au service de la paix, ainsi qu’un laboratoire d’expérimentation, agitateur d’idées », a-t-elle indiqué.
«Il devenait urgent de faire évoluer l’action de l’OIF pour la rendre plus pertinente dans un monde multipolaire pour faire face aux enjeux globaux. L’organisation avait besoin d’évoluer pour apporter des réponses plus adéquates et accroître sa légitimité sur la scène internationale», selon Mushikiwabo.
La secrétaire générale de l’OIF a estimé que la Francophonie se dirige vers un avenir plus soudé entre ses Etats et gouvernements, à travers l’élaboration de positions communes portées dans les instances de décisions internationales au service d’une mondialisation et d’un multilatéralisme repensé en plus inclusif et d’une gouvernance mondiale plus équitable.
Et de conclure: «Nous allons vers une Francophonie décomplexée, connectée, une langue française assumée aux côtés d’autres langues, pour la construction d’un espace qui contribue à la construction, et qui soit vecteur de développement et de solidarité, attentif a la diversité culturelle et linguistique, avec toujours plus d’ambitions mais aussi de moyens pour les satisfaire».