Le projet de Loi de finances 2023 est encore sur la table du ministère des Finances pour l’ultime phase d’étude. Le texte de loi devra concilier deux orientations économiques concordantes : maintenir l’équilibre budgétaire et l’impératif d’amorcer une vraie relance économique. Ledit projet devrait s’inscrire dans la continuité des efforts consentis pour ramener la croissance à un niveau d’avant-la crise économique et financière, qui perdure depuis des années, tout en veillant à préserver la cohésion sociale. La Tunisie devrait fixer de nouveaux objectifs économiques pour les années à venir, qu’il convient d’en mesurer la portée, en calculant le coût des investissements à consentir pour les atteindre. A la tête de ces préoccupations, figurent l’assainissement des finances publiques et la relance de la croissance, auxquelles s’ajoutent la réforme du système des subventions qui pèse sur les finances publiques, la réduction drastique des importations, notamment dans le secteur des céréales et le segment des intrants, mais également la transition énergétique à moyen et long termes. D’autre part, la réalité macro-économique marquée par une inflation incontrôlée (le taux d’inflation ressenti dépasse les 9%) et un pouvoir d’achat en constante érosion du fait de la hausse des prix dans plusieurs postes de dépenses dominent le paysage des marchés et plombent le commerce, affectant par la même occasion le rendement économique et les revenus fiscaux de l’Etat. L’exécutif doit veiller à la garantie de la disponibilité et de la stabilité des produits alimentaires, notamment ceux subventionnés, tout en luttant contre la spéculation sous toutes ses formes, et ce, dans un contexte marqué par des épisodes répétitifs de pénuries ayant touché certains produits de première nécessité. Le PLF 2023 prévoit, entre autres, une série de mesures, au plan fiscal notamment, dans le but de consolider l’investissement productif et les recettes budgétaires. Le budget 2023 devrait, donc, permettre de consolider les bases d’une économie résiliente et asseoir une meilleure visibilité de la politique budgétaire.