On demeure «obligés» de reparler des plateaux télé et radio sportifs qui parlent du Mondial et de l’équipe de Tunisie. Obligés parce que la matière et le format qu’on nous a présentés ont continué d’être médiocres, de verser dans le sensationnel et la polémique à tout prix. La majorité des émissions se ressemblent sur le fond et la forme : les mêmes chroniqueurs défilent d’une radio à une autre pour passer le soir à la télé, et surtout pour répéter les mêmes palabres. Une sorte de récital ennuyeux et loin de donner un produit de qualité. Finalement, pourquoi on est censé suivre un plateau télé ou radio sportif? C’est pour revoir les événements à tête reposée à partir des analyses objectives et approfondies, c’est pour connaître ce qui se passe, c’est pour apprendre des différents points de vue divergents mais constructifs. Ce qu’on a vu depuis le début du Mondial, ce sont des animateurs «prétentieux» qui croient détenir la vérité et dont quelques-uns dirigent des émissions dans le but de régler des comptes personnels. Les chroniqueurs, eux, ont choisi de parler plus “sensationnel” que “rationnel”. Ils sont de différents bords et profils : entraîneurs, dirigeants, ex-joueurs, journalistes et même avocats. Et alors là, on reste stupéfait de ce que la majorité dit : ça peut être tout sauf du football. Et le tout avec un exécrable populisme et parfois une frustrante légèreté à traiter des sujets sérieux. Venons-en maintenant aux envoyés spéciaux des radios et télés au Qatar. Une petite partie de ces envoyés a été professionnelle en apportant des infos, des scoops et des analyses respectables, mais franchement, le reste a balancé du n’importe quoi. On a vu et entendu des envoyés devenir des supporters fanatiques et dépasser le rôle qui leur a été prescrit : ils ont crié, ils ont dénigré, ils ont manipulé, il sont devenus consultants devant des animateurs qui ne cherchaient que le «buzz». Cette matière présentée lors de ce Mondial était si médiocre et populiste. Aucune imagination, vous pouvez zapper d’une chaîne à une autre, vous n’aurez pas l’impression de voir quelque chose de distingué, de sérieux. On n’a pas parlé d’émissions qui ont mué vers le télé-achat où la publicité et la promotion des marques de produits étaient plus importantes, en temps, que la matière sportive !