Rien qu’à voir les prix pratiqués dans les rayons des légumes, on en oublie même de parler des fruits et des viandes ou poissons qui donnent le tournis…
Avec pour signal de l’Ugtt envers les autorités du pays, d’arrêter de toucher au pouvoir d’achat du Tunisien, le branle-bas dans la tarification des aliments et produits de base continue d’avoir cours, dans l’indifférence totale à l’égard du citoyen tunisien. De façon générale, l’inflation n’a épargné aucun segment de la consommation des ménages tunisiens qui vivent jusqu’à l’étouffement. Le dernier taux d’inflation sur le plan alimentaire est de 15% pour novembre 2022 par rapport à l’an dernier. Quasiment du jamais vu depuis la révolution qui célébrera bientôt son 12e anniversaire. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et le pays semble pris dans de véritables tenailles entre la non-maîtrise de l’inflation, la baisse des ressources en devises qui risquent bientôt d’atteindre la barre fatidique ou ligne rouge des 90 jours d’importation. Faute de quoi, les Tunisiens ne pourront même plus se soigner à cause de la pénurie qui touche maintenant les médicaments. Il y a péril en la demeure pour la santé des Tunisiens. Partout on dénonce, sur les réseaux sociaux, on accuse sur les bulletins sociaux du journal télévisé et on récuse les agissements des spéculateurs et la pratique des prix en Tunisie, mais sans résultat. A telle enseigne qu’on a déjà signalé que le boycott ne suffisait plus… Comme les prix dans les supermarchés n’ont rien à envier à ceux pratiqués dans les marchés, on présente une idée exhaustive des prix affichés dans les rayons fruits et légumes. C’est que les Tunisiens achètent de plus en plus leurs aliments de base dans les supermarchés au grand dam des épiciers ou vendeurs de légumes qui ferment dans certains quartiers, car ils ne trouvent plus leur compte et ne font plus recette. Le mode de consommation du Tunisien a véritablement changé. Acheter à leur guise et selon leur convenance sans avoir à supporter les manipulations et pratiques malveillantes des marchands est une option qui leur plaît. Ainsi les prix référencés en magasin peuvent constituer une référence désormais à quelques exceptions près…
Cherté des légumes
Tous entendus au kilogramme, le piment meski est à 2,640 D, l’oignon vert à 2,500 D faute de trouver des oignons blancs et rouges, les pommes de terre à 1,400 D, ce qui fait qu’on est loin du seuil admissible de 1 D le kilo. Les courgettes sont à 1,750 D, tandis que la courge rouge est à 2,200 D. Les carottes sans fanes à 1,370 D, la laitue à 1,370, les tomates rondes et particulièrement grosses sont à 2,500 D… Des prix qui ne font pas sauter de joie les Tunisiens qui ne savent même plus s’ils pourront encore s’approvisionner en légumes. Nos assiettes sont menacées. Même une chakchouka risque de devenir un plat de luxe pour certaines papilles gustatives.
Hors de portée des bourses
Au rayon des fruits, en passant son chemin sur les bananes devenues hors de prix, les oranges Navel et les clémentines, respectivement au prix de 3,335 D/kilo et 4,370 D/kilo montrent qu’on a «franchi le Rubicon» pour un pays producteur d’agrumes… Toutefois, la baisse de récolte des agrumes de 40% par rapport à l’an dernier annoncée il y a plus d’un mois en est la cause majeure. Le changement climatique que les Tunisiens ignorent pour la plupart, à cause d’un manque d’instruction et d’information, fait des siennes en Tunisie. A tous les niveaux ! Du côté des viandes rouges dont on a signalé un kilogramme à 34 D au bas mot chez la plupart des bouchers, malgré les appels à la raison de la société Ellouhoum qui promeut les prix les moins chers qui soient, le jarret de veau est à 35,500 D/kilo et le rumsteck de veau à 39,390 Dinar/kilo. Pour la volaille, le kilogramme de poulet a été annoncé récemment au prix de 15 D/kilo même si la cuisse de poulet est à 11,850 D/kilo en magasin… On a même vu des sardines nettoyées et empaquetées vendues à 10,990 D/kilo. Cela pour la simple raison que dans d’autres supermarchés, c’est le seul poisson qu’on ne trouve même pas ! De toute évidence, il va falloir se serrer la ceinture en cette fin d’année tant la crise économique et sociale est aiguë et poussée à son paroxysme. On espère des lendemains plus enchanteurs mais à condition que les Tunisiens se réveillent et fassent leur part de boulot pour bousculer les choses et enlever leurs mauvaises habitudes sur le plan alimentaire faites de «lahfa» et de ruée sur les aliments de base, au détriment de leurs concitoyens.