Accueil Editorial Des réformes, des dilemmes !

Des réformes, des dilemmes !

Editorial La Presse

 

La réforme des entreprises publiques est en train de tourner en un sec bras de fer entre le gouvernement et l’Ugtt. Les deux parties s’entêtent à accaparer le droit  de ces réformes. Entre-temps, c’est un dossier flou où quelques personnes appartenant au gouvernement ont tout fignolé sans prendre l’avis des autres parties concernées. Une sorte de territoire réservé seulement aux «technocrates» du Premier ministère qui, depuis des années, sont les mêmes à tout arranger, y compris après l’échec de l’actuel modèle de gouvernance des entreprises publiques. Il y a en jeu des avantages, du pouvoir dans les différents conseils d’administration, et il y a aussi du côté syndical des avantages et des gains cumulés depuis des années en jeu. Les deux parties ont des intérêts antagoniques, et à partir de là le bras de fer est inévitable. Conséquence, on reste craintif et très inquiets, sur l’avenir de ces sociétés publiques : étant la discrétion fâcheuse sur ce sujet, on ne sait pas encore quelles réformes seront apportées aux contributions publiques et s’il y aura forcément une privatisation généralisée, surtout des entreprises défaillantes. Ce qui frappe, c’est que ces réformes en théorie risquent de se heurter à la complication de la réalité en phase d’exécution s’il n’y a pas convergence. D’ailleurs, le ton qui monte du côté de l’Ugtt n’est pas fortuit en ce moment fatidique. C’est le signal d’une discorde aiguë et d’un différend intense et long.

Le futur du secteur public reste ambigu, faute d’éclairage : les accords avec le FMI devaient mentionner un allègement de la masse salariale et le désengagement de l’Etat sur certains secteurs comme le veut le FMI. Mais est-ce qu’on va réformer le mode de fonctionnement de ces divers conseils d’administration où une minorité accapare les avantages et la décision ? Est-ce qu’on a pris acte des différentes défaillances en logistique et en ressources humaines dans les entreprises publiques et, par conséquent, préparé les moyens de la relance ? Du côté du contribuable, il y a un mécontentement et une frustration parce que les services publics, financés en partie par lui, sont médiocres. Améliorer la gouvernance, c’est  améliorer l’output présenté à ce citoyen en santé, transport, alimentation, etc. Sinon cela va rester une affaire de bureaux et de coulisses et une perte de temps. Si l’on s’étale sur le dossier de la fonction publique, ce sera aussi le même dilemme et les mêmes intrigues inconfortables. Et la raison, c’est le procédé gouvernemental discret, voire suspect, qui a éliminé des parties prenantes qui pouvaient aider à proposer des idées et des modes d’action efficaces pour les réformes.

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Un commentaire

  1. Brahim

    15 décembre 2022 à 20:53

    « C’est améliorer l’output…. » : pourquoi cet anglicisme inutile que le commun de vos lecteurs ne saurait comprendre ? Il suffisait de mettre le terme idoine en français, c’est à dire « rendement » ou « production ». Comme les informations en provenance du FMI ne sont guère encourageantes, notre pays devra encore souffrir de l’incurie du pouvoir en place et de son administration pléthorique brillant par une inefficacité indéniable. Hélas !

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