Plus de 11.000 patients qui effectuent des séances de dialyse dans le secteur privé risquent d’en être privés à partir du mois prochain. C’est la navrante décision prise par le bureau exécutif de la Chambre syndicale nationale des cliniques de dialyse portant sur «la suspension des opérations de dialyse dans toutes les cliniques du pays à partir du 11 janvier 2023, à l’exception des cas urgents», lit-on dans un communiqué. Alors que les cliniques de dialyse privées sont confrontées à une hausse des prix des dispositifs médicaux, des médicaments, du coût de l’énergie et de la maintenance, outre les revendications sociales pour l’augmentation salariale, la Cnam refuse l’augmentation du tarif forfaitaire de la séance de dialyse, ce qui occasionne d’énormes pertes à ces derniers et les expose à la faillite comme ce fut le cas pour le centre de dialyse de Sbeïtla qui vient de fermer ses portes. C’est pourquoi la décision de suspendre les opérations de dialyse dans l’ensemble du pays intervient suite à «l’indifférence de la Cnam face à la détérioration de la situation financière des cliniques actives dans le domaine», explique le bureau exécutif de la Chambre syndicale nationale des cliniques de dialyse. Ce n’est pas la première fois que la Cnam, elle-même confrontée à des difficultés financières, refuse de réviser à la hausse la grille des prestations sanitaires pratiquées dans le secteur privé. Pour y faire face, elle essaye de compresser les dépenses à titre de prestation dans le secteur privé pour acculer les patients à recourir aux hôpitaux publics. Pourtant, les services publics de santé sont loin de répondre géographiquement, notamment dans les régions intérieures, aux besoins des malades et en termes de capacité d’accueil dans les établissements publics. Elle expose ainsi la santé des dialysés à un risque potentiel de détérioration, voire de décès. Il y a des moments où il faut donner un coup de reins à ce secteur pour qu’il puisse continuer à assurer à ces malades souffrant d’un handicap lourd l’assistance sanitaire nécessaire. Sinon l’Etat serait responsable de non-assistance à personnes en danger. C’est une négligence médicale qui pourrait entraîner mort de malades.