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Point de vue | Une nouvelle loi et après ?

Point de vue

 

Certains (et ils sont nombreux) pensent que la nouvelle loi sur les structures sportives va résoudre la majorité des problèmes du sport tunisien. Ils se basent sur une hypothèse qui nous semble «utopique» : cette loi va être appliquée à la lettre et va être adoptée et étayée par les opérateurs du sport tunisien.

Ce qui paraît quelque chose d’irréaliste. Et déjà, plusieurs fédérations font savoir au ministre des Sports qu’il doit patienter et revoir sa copie. Pour ces fédérations qui jouissent de l’appui de plusieurs clubs (jeu d’intérêts personnels), pas question, par exemple, de limiter le nombre de mandats à trois, et pas question d’interférer dans les affaires fédérales. Le sacro-saint principe de l’autonomie des fédérations par rapport à l’exécutif est à chaque fois sorti pour bloquer toute tentative d’action du ministère des Sports. Demain, quand cette loi va être publiée et actionnée, on s’attendra sans le moindre doute à un bras de fer entre le ministère des Sports et la FTF par exemple. C’est dur donc de voir cette loi passer doucement et changer rapidement la réalité du sport tunisien. Un autre point saillant sur cette loi : entre la copie présentée par la commission chargée et celle qui va être publiée, plusieurs modifications ont été apportées. Quelles sont les implications d’une grande modification de la première copie? Cela va tout simplement discréditer la commission qui a rédigé cette loi. Il semble bien que l’on n’accepte pas certaines nouvelles règles instaurées par cette loi à l’image du nombre de mandats d’un président de fédération, la nature et les outils du contrôle du ministère des Sports sur les fédérations sportives. Donc, cette loi qu’on veut efficace et qu’on aimerait qu’elle améliore la qualité de la gestion des clubs et des fédérations, ne devrait pas tout changer. Si elle est modifiée et rendue «conciliante», elle perdra beaucoup en teneur et en crédit. Il y a d’autres étapes à franchir pour que cette loi s’applique à la lettre et pour que le cadre sportif tunisien ne soit pas hostile à son application. Finalement, cette loi sera un signal, un message, un coup de pouce «institutionnel» pour essayer de porter les clubs et les fédérations à des standards d’organisation et de performance. Mais beaucoup encore reste à faire si l’on compte réformer notre sport mal géré.

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Charger plus par Rafik EL HERGUEM
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