«En l’absence d’une stratégie commerciale adoptée au sein de l’entreprise et avec toutes les difficultés logistiques, ces opérations ponctuelles ne seront plus rentables sur les moyen et long terme», estime le conseiller export Mehdi Alaya.
La mise en œuvre de la zone de libre échange continentale africaine «Zlecaf» avance au pas de charge. Le projet est entré dans sa dernière ligne droite, notamment avec le lancement de l’initiative «commerce guidé» dont fait partie la Tunisie.
Visant à tester l’environnement opérationnel et institutionnel de la Zlecaf, l’initiative qui a démarré en octobre 2022, constitue un grand pas vers la concrétisation de cette zone de libre échange. La Tunisie, qui a finalisé son offre tarifaire des biens, devrait être de ce fait l’un des premiers pays africains à mettre en branle cette nouvelle dynamique commerciale intra-africaine. Et là, c’est une brèche qui s’ouvre aux PME tunisiennes qui aspirent à de nouveaux horizons et marchés. Mais encore faut-il bien s’armer pour pouvoir pénétrer le marché africain. «Pour le marché africain, il faut bien se préparer pour bien se positionner», explique à cet égard, Mehdi Alaya, conseiller export pour les PME à la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (Ccti), dans une déclaration à La Presse.
Des sessions de formation
Il a, en ce sens, expliqué que dans le cadre de la Zlecaf, divers mécanismes sont désormais mis à la disposition des entreprises africaines, notamment des plateformes en ligne, dont l’objectif est de faciliter les opérations commerciales et le règlement des procédures douanières et même de paiement. «Des sessions de formation doivent être planifiées par les différentes structures d’appui en Tunisie, pour initier les entreprises à ces outils. Les 8 chambres d’industrie et de commerce, qui sont réparties sur les quatre coins de la Tunisie, vont programmer des sessions de formation au profit des PME basées dans les régions pour communiquer sur les procédures d’export dans le cadre de la Zlecaf et pallier ce manque d’information dont sont, souvent, victimes les PME tunisiennes», a-t-il indiqué.
Il a ajouté qu’un fonds d’ajustement, géré par Afreximbank, a été mis en place dans le cadre de cette zone de libre échange africaine pour aider les entreprises à faire face aux difficultés de financement des opérations d’import-export sur le marché africain. «L’Afreximbank offre des produits et des services financiers adaptés au marché africain et qui répondent aux besoins des PME africaines», a-t-il précisé.
Des opérations ponctuelles !
Selon le conseiller d’export, ces difficultés de financement finiront par s’estomper à mesure que le volume d’échange avec les marchés africains augmente. «Si le volume d’échange augmente, automatiquement, les problèmes de financement seront résolus et les banques vont devoir s’adapter à la demande du marché et devraient offrir des services et des produits plus adaptés», a-t-il argumenté.
Alaya a, par ailleurs, ajouté que la plupart des PME tunisiennes effectuent des opérations ponctuelles et misent sur l’aspect relationnel pour exporter vers les marchés africains. «En l’absence d’une stratégie commerciale adoptée au sein de l’entreprise et avec toutes les difficultés logistiques, ces opérations ponctuelles ne seront plus rentables sur les moyen et long terme. Mais si on réalise des études de marché, on sera plus efficace et on aura beaucoup de chance de réussir à pénétrer durablement ce marché», a-t-il conclu.
Mehdi Alaya
8 janvier 2023 à 14:31
Merci la Presse et surtout un grand bravo pour Marwa Saidi, votre excellente journaliste