Accueil Culture Vient de paraître | «Hedi et Noureddine Khayachi : deux piliers de la peinture tunisienne en parfaite symbiose» : Hommage aux pères

Vient de paraître | «Hedi et Noureddine Khayachi : deux piliers de la peinture tunisienne en parfaite symbiose» : Hommage aux pères

 

C’est en travaillant sur l’œuvre de son grand-père, Hedi Khayachi, que Tej el Molk réalisa combien le parcours de celui-ci avait de commun avec celui de Noureddine Khayachi, son fils. Et qu’elle décida, en cours de route, d’allier le destin des deux artistes en un même livre, leur rendant ainsi un hommage partagé.

C’est au rythme fidèle de chaque décennie que Tej el Molk Khayachi Ghorbel rend hommage à Noureddine Khayachi, son père, et un des plus grands peintres de l’histoire des arts en Tunisie. Trois livres ont déjà été édités par ses soins, présentant chacun un des aspects de cet artiste à l’œuvre féconde. Il y a quelque temps, elle avait entrepris de consacrer un ouvrage à son grand père—à tout seigneur tout honneur—qui fut, quant à lui, le premier artiste peintre tunisien professionnel sur toile et sur chevalet.

Moins connu que son fils qui, pourtant se revendique de sa filiation et de son exemple, Hedi Khayachi a été le peintre des beys. On lui doit en grande partie la galerie des portraits beylicaux du palais de Carthage.

De lui, on a écrit :

« Dessinateur robuste, observateur loyal, doué du sens de synthèse, ayant su éviter la confusion, il a constamment cherché à servir son art plutôt qu’à s’en servir. Sans doute avait-il le sentiment d’appartenir à une génération de poseurs de fondations et de bases sur lesquelles la peinture tunisienne ne cessera de s’édifier». Rares sont les artistes à mériter un tel panégyrique, avouons- le.

Pour retrouver les toiles de son ancêtre, Tej el Molk Khayachi entama une véritable enquête, visitant les familles amies, pistant les traces décelées, interrogeant les héritiers des contemporains, écumant les collections publiques.

Parallèlement, et en complicité avec Mustapha Chelbi, elle évoquait le portrait de cet aïeul qui n’hésita pas à transgresser les interdits de l’époque, s’imposant dans un milieu jusque-là exclusivement français, se formant auprès des plus grands artistes de ce temps, à Tunis et en France. Premier peintre tunisien à exposer dans l’espace pictural, il devint le peintre officiel des beys de la dynastie husseinite. Honneur à double tranchant car, dans cette mission, l’erreur n’est pas permise.

Puis, les auteurs reviennent sur chaque portrait de princes, mais aussi de dignitaires, les situant et les commentant. Et c’est en cela que ce livre n’est pas seulement un livre d’art mais aussi d’histoire d’une époque.

C’est en travaillant sur l’œuvre de son grand-père, Hedi Khayachi, que Tej el Molk réalisa combien le parcours de celui-ci avait de commun avec celui de Noureddine Khayachi, son fils. Et qu’elle décida, en cours de route, d’allier le destin des deux artistes en un même livre, leur rendant ainsi un hommage partagé.

Son père lui avait, semble-t-il, montré le chemin puisqu’il avait écrit :

«Je peux dire que l’amour des arts en général, et de la peinture en particulier, font partie de la tradition familiale…Je n’ai fait que suivre les traces de mon illustre père». Et il faut dire qu’il l’a si remarquablement suivi que son œuvre fait aujourd’hui partie des collections permanentes du British Museum.

Formé très jeune par son père, il accumule par la suite les diplômes de différentes académies d’art en Italie. Il sillonne l’Europe, écume les grands musée, affine son regard et sa technique. En 1956 il réalise l’emblème de la jeune république tunisienne et le portrait du président Bourguiba. Il expose en Tunisie, en Allemagne, en France, en Bulgarie, au Maroc, obtient de nombreux prix et consécrations nationales et internationales. Et comme bon sang ne saurait mentir, il réalise une magnifique galerie de sept portraits beylicaux.

Introduit par son mariage avec une princesse dans la cour beylicale, il a peint les palais et les cérémonies princières. Mais aussi les petites gens, les artisans, les masures.

«Son témoignage tient à la fois du plasticien, du sociologue, de l’historien et de l’ethnologue, et devient de la sorte témoin d’une époque charnière en voie de disparition qu’il a pu éterniser sur ses toiles».

Le livre : «Hedi et Noureddine Khayachi : deux piliers de la peinture tunisienne en parfaite symbiose» vient de paraître.

Il était récemment présenté au Macam, accompagné d’une magnifique exposition.

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