Les Tunisiens s’apprêtent à accueillir, dans moins de deux mois, le mois sacré de Ramadan dans des conditions difficiles. La flambée des prix des produits alimentaires et leur pénurie laissent perplexes. Les habitants montrent déjà un signe d’inquiétude. C’est le mois de consommation excessive. Dans les points de vente et les grandes surfaces, l’approvisionnement n’est pas des plus normaux. Les consommateurs affichent une appréhension quant à la disponibilité des produits de première nécessité au cours de ce mois.
Entre promesse et réalité, le citoyen vit un véritable malaise social. A quelques semaines de Ramadan, les pressions et la panique relatives aux prix des produits alimentaires de base se font sentir. Les prix reprennent l’ascenseur. La mercuriale s’affole. L’adrénaline monte, en l’absence de contrôle.
Aucune initiative pour anticiper la donne, ni un plan concret pour assurer la disponibilité des produits alimentaires et agricoles à des prix raisonnables et l’approvisionnement régulier du marché, adapter l’organisation et le contrôle des marchés dans le but de répondre à la demande et aux besoins des citoyens durant le mois sacré et de renforcer la lutte contre le monopole et la spéculation. Aucune mesure à même d’endiguer les pénuries et les sources de discorde et de perturbations des marchés des produits alimentaires. Les spéculateurs, eux, trouvent toujours le moyen de mettre en difficulté aussi bien le petit citoyen que les autorités, une manière de décrédibiliser les promesses exprimées par l’exécutif. Devant cette amère réalité, aucune dynamique n’a été enclenchée jusqu’à aujourd’hui pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen.
La consommation est considérée par les économistes comme le but ultime de l’activité économique, de sorte que le niveau de consommation par habitant représente une mesure essentielle du succès de la production économique et l’un des principaux déterminants du bien-être des citoyens.
Ces dernières années, le porte-monnaie des ménages a été mis à rude épreuve. Le pouvoir d’achat des Tunisiens a été victime d’un double impact macroéconomique dès le début 2020, induisant une baisse substantielle : la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19 et l’inflation galopante, du fait du conflit russo-ukrainien.
D’après les indicateurs de l’INS, le taux d’inflation augmente à 10,1% au mois de décembre 2022 après 9,8% au mois précédent. Les prix de l’alimentation ont augmenté de 14,6% sur un an.