Les Sfaxiens ont attendu la dernière journée pour obtenir une qualification dans la douleur pour le play-off. Une bonne leçon à retenir.
Heureusement pour les Sfaxiens que le dernier match couperet de la première phase du championnat était contre le CS Chebba, un adversaire qui avait déjà posé un pied en Ligue 2 et qui ne se faisait pas trop d’illusions sur son triste sort quasiment scellé bien avant. Les hommes de Anis Boujelbène n’ont pas éprouvé les difficultés redoutées pour signer une victoire impérative et l’Espérance, qui n’a pas fait dans le détail face l’ES Hammam-Sousse et l’a écarté de leur chemin et de la course pour le 4e billet, leur a fourni l’autre moitié de la perche du salut. Les «Noir et Blanc» ont terminé quatrièmes ex æquo avec le ST et le CAB qui ont réalisé un bel mais tardif exploit aux dépens de l’UST et de l’ESS et ont arraché le quatrième billet grâce à leur meilleur nombre de points obtenus dans les confrontations directes avec ces deux clubs (premier critère du fameux article 22 pour départager deux ou plusieurs équipes qui terminent à égalité de points au classement général). Cette qualification in extremis a donné une grande bouffée d’oxygène au club de la capitale du Sud, responsables, joueurs et fans réunis, et a fait renaître espoir à une équipe qui n’était pas loin du purgatoire. La levée de l’interdiction de recrutement est venue au moment opportun pour donner une variété de choix et des solutions de rechange à un effectif amoindri, essoufflé, physiquement et moralement sur les rotules. Un attaquant comme Amen Allah Haboubi, auteur du deuxième but libérateur, a donné un début de profondeur et d’efficacité devant les buts, inexistantes auparavant dans la ligne avant. Les deux joueurs guinéens, Moussa Bella Konté et Mohamed Kanté, pas de gros calibres certes, ont montré qu’ils peuvent apporter de l’imagination et de la créativité au milieu de terrain et un meilleur équilibre dans la transition défense-attaque. Dans l’attente d’intégrer complètement les autres recrues comme Baraket Lahmidi, un vrai joker dans le jeu offensif. Ainsi, des joueurs cadres comme Achraf Habbassi, Chadi Hammami et Hussein Ali ont pu, grâce à ces renforts de dernière minute, se débarrasser de cette lourdeur de responsabilité du boulot défensif pour mieux et bien se consacrer au travail d’approche offensif et à la construction. Cet équilibre apporté dans le dispositif, qui a corrigé plusieurs lacunes, a aussi fourni plus d’assurance, de vigilance et une meilleure concentration à une défense très sollicitée dans tous les autres matches. C’est l’une des rares rencontres où le gardien Aymen Dahmen n’a pas eu à trop se déployer sur sa ligne de but ou dans la zone des six mètres. Maintenant, il ne faudra pas s’attarder à savourer ce succès et faire la fête de cette qualification sur le fil et peu glorieuse pour le play-off. Il va falloir travailler plus pour aborder les matches de Coupe et la seconde phase décisive avec un meilleur visage et une équipe plus forte, plus équilibrée et compacte dans ses trois compartiments de jeu pour qu’elle soit capable de rivaliser pour le titre et les places qualificatives pour les compétitions africaines.