Accueil A la une Taxe de circulation : La vignette fait grincer des dents !

Taxe de circulation : La vignette fait grincer des dents !

 

Rien n’empêche de bénéficier des dividendes de nos contributions versées à l’Etat. Sauf que certaines taxes n’ont rien changé à la communauté, en termes de qualité de services. La vignette auto en est un exemple édifiant !

L’on s’apprête, ces jours-ci, à taxer de faux produits et collecter des fonds pour couvrir les frais des services jamais rendus, telle la vignette auto ! L’on n’a pas cessé de l’évoquer dans une équation d’intérêts asymétriques. L’incohérence de ce raisonnement puise essentiellement dans son application injuste, laissant un désagrément chez les usagers et provoquant des amendes impayées. Acculés à pareilles infractions routières, certains automobilistes sont réticents à se soumettre à la loi. Ils estiment superflue cette taxe de circulation, tant qu’ils ne perçoivent pas l’impact sur une infrastructure routière toujours en mauvais état. Alors, à quoi sert la vignette auto dont on s’acquitte annuellement, sans avoir rien en échange ? A-t-elle une raison d’être ?

Sans foi ni loi

Sur nos routes, il y a de quoi avoir peur, quand on sait que la sécurité routière a toujours été le parent pauvre. Un danger banalisé, lourd de conséquences à bien des égards. Et que seulement les usagers en paient, le plus souvent, les frais. Et pourtant, on nous impose des droits, sans foi ni loi. Et ça s’applique toujours à la loi de finances qui prévoit, chaque fois, des réajustements tarifaires, sans comptabiliser les dividendes dus aux travaux d’entretien et de maintenance. Une manière soi-disant pour renflouer uniquement les caisses de l’Etat. 

L’année dernière, cette taxe de circulation a été, ainsi, majorée arbitrairement. Petit rappel pour l’histoire, les véhicules légers, dits de tourisme, ont vu leurs taxes de circulation augmenter de 5 et 10 dinars, selon la puissance fiscale. Soit 65 dinars pour les 4 CV et 130 dinars pour la catégorie entre 5 et 7 CV. Ces impôts supplémentaires n’ont cessé, alors, de faire beaucoup de bruit. Des automobilistes étaient mécontents de ces majorations injustifiées. Or, le gouvernement les appelle réajustements, pour financer sa recette développement, mais aussi pour équilibrer les déficits budgétaires. Mais, pour les usagers, l’essentiel est de voir concrètement si l’Etat a bien investi dans l’infrastructure routière pour être méritoirement récompensé. Donnant-donnant, dites-vous! Dans le cas d’espèce, ce principe n’a pas été respecté.

Pourquoi paie-t-on une telle taxe ?

Il y avait eu, rappelle-t-on encore, sur les réseaux sociaux des appels au boycott du paiement de la vignette auto, en signe de protestation contre des taxes payées sans contrepartie. «Nous ne paierons pas la vignette tant que les routes ne sont pas réparées», avait-on commenté ainsi. Quid du ministère de l’Equipement ? Ce département censé être en charge de ce dossier ne s’est pas acquitté de son devoir. Il a failli à sa mission : chaussées défoncées, crevasses et nids-de-poule partout, axes routiers mal bitumés, des autoroutes non entretenues, des virages non signalés et bien d’autres tronçons accidentogènes. Rien n’y est fait depuis bien longtemps.

Entre-temps, l’Observatoire national de la sécurité routière fait état d’un nombre croissant d’accidents, avec un bilan alourdi de décès et de blessés. Cela est dû, entre autres, à un réseau routier vétuste. «Seul celui qui emprunte la route connaît la profondeur des trous», dit un adage chinois. Et là, l’on se demande où sont passées nos contributions, au titre de la vignette auto ? Pourquoi la paie-t-on, sans aucun service rendu ? Et bien d’autres questionnements auxquels le ministère de tutelle n’a pas daigné répondre. Chiffres de l’Attt, Agence technique des transports terrestres à l’appui, ces tarifs de circulation avaient rapporté à l’Etat, au titre de 2020, 175 millions de dinars pour un parc automobile de 2,3 millions de véhicules. Soit, avec ou sans vignette, on est mal servi.

Un soupçon de corruption ?

Et si, théoriquement, le budget du ministère de l’Equipement est destiné à des travaux de maintenance et de restauration, l’infrastructure routière laisse encore à désirer. Des ponts, des chaussées et nombre d’axes routiers sont mal en point. Concrètement, on ne voit rien venir. Le 27e rapport du Haut comité du contrôle administratif et financier vient de révéler tous ses secrets : «Près de 41% du parc du ministère consacré à la maintenance des chaussées sont inexploitable, tandis que 48% du total des engins de terrassement ne fonctionne pas…». D’autant plus qu’environ 4% de l’enveloppe consacrée à la maintenance des chaussées est dépensé annuellement dans la maintenance des moyens de transport et quelques équipements bureautiques, a-t-il divulgué. Cela dit, un soupçon de corruption pointé du doigt. Et pour cause ! Payer un service non rendu, c’est comme si on jetait de l’argent par la fenêtre.

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