Accueil A la une Bonne Tenue vestimentaire, habit distinctif de travail, propreté des rues… : Où est passée la belle Tunisie d’antan ?

Bonne Tenue vestimentaire, habit distinctif de travail, propreté des rues… : Où est passée la belle Tunisie d’antan ?

 

Quand on revoit ces images d’archives à travers la télévision publique, on se demande avec amertume où est passée cette belle Tunisie d’antan. La chaîne Wataniya rediffuse de temps en temps des séquences filmées portant sur les visites des grandes stars arabes des années passées ou des représentations culturelles de l’époque. D’autres événements mémorables sont également évoqués.

Ce qui retient l’attention de ceux qui ont vécu ces moments inoubliables, c’est cette impression de dépaysement. Ces gens si bien habillés dans les stades ou dans les salles de spectacles ou ceux qui déambulent tranquillement dans des rues propres sont-ils vraiment nos parents ou grands-parents? Ces hommes et femmes en costume et cravate et ces femmes en tailleur sont-ils des Tunisiens?

Costume et cravate

La belle époque que semblent nous renvoyer ces images est-elle à jamais révolue, pourrait-on se demander ? Ne pourrons-nous pas retrouver de telles scènes dans les prochaines années?

Pour tout dire, ce que nous vivons actuellement n’a aucun rapport avec cette Tunisie-là.

C’est vrai qu’on ne peut pas rester indéfiniment dans cette posture des années 60-70 ou 80. Le destin de chaque pays ne peut être que le changement. Mais, ce changement qui s’est opéré chez nous est-il dans le bon sens? Y a-t-il eu évolution ou un retour en arrière? Sommes-nous mieux qu’avant ou pire?

Bien des questions se bousculent dans nos têtes et l’on se sent peinés de voir l’état déplorable où l’on se trouve ainsi que la détérioration des valeurs morales dans nos rapports. Sans parler de la clochardisation ambiante de nos villes et de nos établissements. Il n’y a plus ce prestige qui caractérisait nos édifices publics ni la politesse qui était censée régir nos relations sociales. Ce n’est pas être pessimiste que de noter cet état des choses. La réalité est là, devant nous, à tel point que l’on ne peut plus parler de l’innocence innée des enfants ou de la bonté naïve de l’un ou de l’autre.

Pour ceux qui veulent des preuves on peut leur en fournir. Il n’est que de rappeler, par exemple, la rectitude exigée dans les administrations publiques ou dans les organismes étatiques. Il y avait alors un signe indubitable à travers le port d’une tenue vestimentaire. C’est ainsi que le fonctionnaire s’habillait, toujours très correctement (veste et cravate ou costume), les autres professions exigeaient aussi des tenues pour leurs employés. C’est le cas de la SNT (aujourd’hui Transtu). Le facteur, également, exhibait son bel uniforme bleu et jaune. Les cheminots, les agents de la Steg ou de la Sonede, les cafetiers, les coiffeurs, certains chauffeurs de taxis, etc. ne se mettaient au travail qu’après avoir mis la tenue appropriée. Même l’épicier ou le marchand de légumes du quartier ne se départissaient pas de cet habillement. 

On n’oublie pas, bien sûr, nos médecins et nos paramédicaux qui ont fait du port de leurs tenues particulières une tradition. Il est vrai, aussi, que beaucoup de métiers continuent de respecter cette belle tradition. 

Disparition des habitudes

Malheureusement, la majorité des professionnels les ont abandonnées pour plusieurs raisons. Même si les entreprises se chargeaient de doter leurs personnels de tenues spécifiques, cet usage n’a plus d’importance chez les employés. Ces derniers revendent carrément les vêtements qu’on leur remet.

En tout cas, ils ne les portent pas pendant l’exercice de leur travail.

Les responsables ne sont plus regardants envers ce comportement. D’autres entreprises évitent de faire des objections parce qu’elles ne veulent plus dépenser le budget nécessaire pour l’acquisition de ces accessoires. 

Aussi peut-on constater des difficultés à distinguer un fonctionnaire d’un visiteur dans une  administration. Tous les employés sont en civil (généralement avec un jean, parfois une veste bleu-indigo dite “dengri”, un béret (notamment pour les syndicalistes). Avant, il y avait un “chaouch” avec sa tenue distinctive et on ne pouvait pas se tromper. Aujourd’hui, qu’en est-il? On ne sait pas à qui s’adresser  si on veut obtenir une information.

Dans les boutiques, par exemple, les vendeurs (euses) mettent n’importe quoi au point que l’on ne peut les repérer au milieu des clients. Même chose pour les serveurs de café. Là c’est le chambardement total. A l’exception de certains locaux soi-disant modernes, le port d’une tenue de serveur n’est plus de mise. Lorsque vous allez dans un café ordinaire, il vous faudra munir d’un bon flair pour reconnaître le chargé de service.

Car il ne porte aucun habit distinctif. Pire, il est parfois (pour ne pas dire souvent) habillé de la plus mauvaise manière et mal rasé. On est loin, très loin, de ces bons vieux serveurs de la belle époque où, même dans les quartiers populaires, tous les agents du café mettaient une tenue spéciale.

Allez voir si votre boucher, votre coiffeur ou votre épicier respectent encore ces habitudes.

La réalité montre que leur abandon progressif se généralise et se banalise. Personne ne tiendra compte de ce manquement. Pourtant, si certains persistent encore, à perpétuer ce bel usage, il est de notre devoir de les soutenir et de les encourager. Pourquoi, alors, ne pas restaurer ces bonnes pratiques. Celles-ci ne sont pas que de simples artifices.

Elles sont révélatrices d’un sens profond du respect du métier, de la discipline et de l’évolution des mentalités.

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