Accueil Actualités Lutte contre l’insécurité routière | Projet « Circulothon » : En finir avec le «terrorisme routier»

Lutte contre l’insécurité routière | Projet « Circulothon » : En finir avec le «terrorisme routier»

 

Comme il vaut mieux « prévenir que guérir », le projet Circulothon se veut un événementiel qui s’applique facilement. Prêt à l’emploi, avec des résultats immédiats. Voici la recette pour lutter contre l’insécurité routière.

En mobilisant les Tunisiens une journée durant et plus encore pour une prise de conscience des dangers de la route, le projet Circulothon pourrait constituer une belle opportunité pour faire face aux dangers des accidents de la route. Et parce que derrière chaque action ou volonté, il y  a des hommes et des idées, il faut écouter ce que raconte et décrit Louis-Charles Quinton qui vient tout droit de France et du Maroc, sa seconde patrie, pour évoquer son expertise et ses connaissances dans le domaine. Un savoir acquis par le volontariat, dans son œuvre et son militantisme sur la sécurité routière et l’acharnement tous azimuts depuis 30 ans. Cet ancien expert immobilier et financier reconverti dans les actions bénévoles à plein temps ne mâche pas ses mots et croit dur comme fer en ses idées qu’il qualifie de « novatrices et toujours pratiques à mettre en place et ingénieuses ». A l’échelle mondiale, il rappelle les chiffres officiels de l’OMS qui recense 35 millions de morts et 150 millions de blessés graves depuis 1992, pour un coût mondial d’environ 40 000 Mds$, date de conception du Circulothon dont bon nombre deviennent handicapés ou invalides en une fraction de seconde et pour le restant de leur vie. D’autant plus que la moyenne d’âge des accidentés de la route dans le monde est de 30 ans environ, alors que celle du Covid-19 est de 82 ans, « ce qui n’est pas du tout la même chose », tient à préciser M. Quinton. En Tunisie, avec un millier de morts chaque année selon les derniers bulletins de l’Observatoire national de la sécurité routière, on note une croissance constante des accidents de la route mortels. Avec trois morts quotidiennement, le compte n’est pas bon. Mais selon lui, la Tunisie a toujours eu une proportion élevée des accidents et qui ne date pas d’hier puisque sous l’ancien régime, la route occasionnait quatre morts chaque jour… 

La naissance de ce projet part du lien qu’il a réussi à établir entre bon nombre de personnes responsables des accidents de la route et leur catégorie socioprofessionnelle en 1992. 

L’hygiène de vie en cause

L’orateur divise les conducteurs en deux catégories. Ceux qui sont actifs et travaillent régulièrement, rentrent chez eux et se lèvent à des heures normales et ceux qui sont désocialisés et n’ont pas de repères, surtout les jeunes, mais pas seulement eux qui dorment à des heures tardives, se lèvent tard et conduisent souvent dans des véhicules mal entretenus et/ ou pas assurés, parce qu’ils n’ont pas de moyens financiers suffisants, roulent sans permis de conduire et de toutes sortes d’abus liés et annexes… « Ils se rendent responsables et coupables d’accidents corporels ou eux-mêmes en sont victimes ». Partant de là, son raisonnement est simple et tient compte du fait que chaque personne doit avoir une vie sociale. Quinton demande à ce qu’il y ait moins de gaspillage d’argent. D’après une annonce du ministère de l’Intérieur le 6 janvier dernier, l’accidentologie routière coûte à la Tunisie 5,6% du PIB. D’après les chiffres de l’OMS, le coût de l’insécurité routière représente 3% du PIB annuel mondial, soit 2.700 milliards de dollars (9.000 milliards de dinars!) En France 46,3 milliards €, en Europe plus de 200 et aux Etats-Unis 900 Mds$ par an !

En Tunisie, la situation s’aggrave au fil des ans. Le dernier bulletin des accidents de la route de l’Onsr interpelle, puisque 120 personnes sont mortes au cours du seul mois de janvier 2023 contre 91 l’an dernier. Soit une augmentation de plus de 30%. Quinton explique pourquoi et comment il en est arrivé à ses certitudes. Il estime que lorsque tous les signaux sont au rouge, c’est la possibilité de faire tout redécoller par des actions plus efficaces, des plans concrets et une stratégie claire. « Il y a un lien établi entre le chômage des jeunes et le « terrorisme » routier, indique-t-il. Il estime qu’il faut mettre au pas tous le monde en même temps face aux dangers de la route : « Tout le monde embarqué en même temps ou rien! ». Il faut songer à le faire avec les accidents de la route qui prennent une proportion considérable et ont un coût colossal pour l’économie nationale.

Trop beau pour être vrai ?

« Le Circulothon est une idée pour supprimer 60% des accidents mortels et au moins 50% des accidents corporels », affirme-t-il. Il estime d’après ses lectures que 93% des accidents de la route sont dus à des fautes de comportements délibérées des conducteurs.

C’est pour cela qu’il pense avoir touché le cœur du problème en pointant du doigt les chauffards sur la route et les fous du volant mais pas seulement puisque le «terrorisme routier», comme il aime à l’appeler, est un phénomène où le conducteur utilise sa voiture comme une arme par destination et non plus comme un moyen de locomotion.

Bien au-delà de la vitesse ou de la conduite en état d’ébriété!

« La Révolution tranquille ou comment sortir de l’impasse», c’est le titre de sa thèse de 250 pages rédigée en… 1993 ! Elle résume la démarche d’un passionné qui a consacré sa vie entière à une cause. Celle de défendre son projet dans le but d’offrir aux habitants de la Terre une vie meilleure, avec moins de stress, d’angoisse, et surtout beaucoup moins d’accidents. 

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