On compte, sous nos cieux, plus de 20 mille organisations de la société civile opérant dans les divers domaines d’activités. Mais, en réalité, il n’y a qu’un nombre limité de vrais militants pour la bonne cause de la société.
Académie du dialogue national (ADN), une ONG dont l’idée de sa naissance, en 2016, jaillit d’une volonté de fer, dans le but de s’organiser pour bien lutter. Ses fondateurs sont des jeunes qui croient fort en des valeurs citoyennes et la culture du dialogue, comme tremplin pour toute solution. Agir au-delà du sens de l’idéologie et des conflits politico-sociaux, étant leur crédo manifeste. Leur action se démarque par le défi de l’expression libre et de la communication. De quoi s’inspire l’ADN pour défendre sa raison d’être.
Sur le terrain populaire
Certes, il est vrai que, sur l’échiquier national, des milliers d’associations s’approprient ce champ d’action, mais sans invention d’idées et des projets. D’autres font écran à la réalité et n’osent même pas la divulguer. L’ADN le fait et continue à traiter les faits, sous ses différents aspects. Depuis son lancement, il y a maintenant six ans, elle a beaucoup misé sur la catégorie jeune, en tant que locomotive censée faire bouger les lignes et créer, par conséquent, le changement souhaité. Avec l’échange interactif et le dialogue en toile de fond. D’où vient son nom «Académie du dialogue national», loin de l’esprit extrémiste et du comportement violent. L’ADN tient énormément au leadership et à la participation des jeunes à la prise de décision, comme l’a toujours répété son président Hassan Barchouchi, lui aussi, un jeune, posé et mobilisateur. L’association lui doit une partie de son succès.
Justement, un tel profil associatif, bien entouré de leaders motivés et proactifs, a permis d’avancer de manière optimiste et tournée vers l’avenir. Pour lui, le rêve est toujours légitime, alors que l’enjeu exige de l’assurance et du labeur. Le jeune Barchouchi et ses camarades, membres et adhérents, voudraient aller plus loin et sonder le terrain socio-populaire. «Voix de Sidi Hassine» est leur dernier ouvrage qui relate les maux d’une cité à haute densité démographique et prête attention à ses soucis et préoccupations. Aussi, est-il, peut-être, le plus original de leurs projets, mené dans ledit quartier périphérique de la capitale et un des «points chauds» du Grand-Tunis. «Dans le complexe sportif de Sidi Hassine, ont été organisés des cercles inoubliables de discussion. Nous y avons abordé les divers volets de la vie dans le quartier. Nous avons vécu des moments d’échange évoluant entre tension, rires et émotions. Nous avons partagé avec les jeunes de la cité leurs expériences en matière de marginalisation, de stigmatisation et de délinquance. Ainsi que leurs histoires dans une réalité étouffante socialement, économiquement et sur le plan de l’environnement», préface Nouha Saâdaoui, chargée de l’initiative «Voix de Sidi Hassine» à l’Académie du dialogue national. Idem, «Voix d’Ettadhamen», quartier populaire relevant du gouvernorat de l’Ariana, fera, prochainement, l’objet d’une enquête similaire.
Dans les coulisses du palais
L’idéal est d’initier les jeunes talents à l’art de l’expression et de communication sur leur vécu quotidien, tout en pensant à des solutions adaptées. En quelque sorte, un plaidoyer participatif auprès de nos décideurs locaux et centraux. Toutefois, le rétablissement des situations ne se fait pas du jour au lendemain. Toujours, il y a de quoi retenir de l’expérience empirique : Etre une partie de la solution et non pas du problème. D’ailleurs, une des missions de l’ADN est focalisée sur l’intérêt de développer la participation des jeunes et de la femme à la chose publique. Ceci étant, de par sa profonde conviction que le changement est tributaire d’une vision et d’une nouvelle mentalité qui croit dur comme fer à la démocratie, au droit et à la liberté. Le tout dans le cadre du dialogue, où l’on peut dissiper l’équivoque et résoudre tout conflit. L’ADN veut, alors, s’inspirer de l’initiative du quartet, élaborée sous l’égide de l’Ugtt, en 2013, suite à une crise politique aiguë, à laquelle on avait décerné, en 2015, le prix Nobel. Ce travail de proximité, semble-t-il, est de nature à être beaucoup plus productif et fructueux.
Dans cet ordre d’idées, l’ADN compte pénétrer, même, dans les coulisses du palais, brandissant un intensif contrôle du législatif. L’association se pose, selon son président, en l’œil vif du citoyen au sein du prochain parlement. Cela s’inscrit dans le cadre du droit de regard exercé sur l’ordre du jour des nouveaux élus. C’est comme le faisait Al Bawsala, lors des deux dernières législatures, respectivement de l’ANC et de l’ARP. Et partant, l’Académie du dialogue national aura, cette fois-ci, tendance à renforcer la conscience politique et préparer la génération jeune au leadership. L’on rentre ainsi dans le vif du sujet.