En quelques semaines, le rêve des Etoilés de revoir leur équipe retrouver son rang et jouer les premiers rôles s’est transformé en vrai cauchemar. Un cauchemar qui s’est confirmé après l’élimination en Coupe de Tunisie. Après la première place «offerte» à l’EST et 7 points d’écart dilapidés «bêtement» (deux revers contre l’EST, un match nul contre Chebba et une défaite à Sousse contre le CAB), voilà un autre revers beaucoup plus amer à digérer pour le large public. Perdre en Coupe et se faire rattraper au score, tout en ratant la série des tirs au but montrent bien que du côté de Mohamed Mkacher et des joueurs, quelque chose n’a pas tourné rond. Pis, c’est une sorte de blocage considérable, une faillite collective qui a tétanisé l’équipe.
Une chose se remarque dans ce qu’offre l’Etoile comme jeu, c’est qu’il y a une mauvaise qualité de joueurs, aussi bien en défense qu’en attaque. Ce sont des joueurs moyens, limités et incapables de «supporter» le statut d’un joueur qui évolue à l’Etoile. Un gardien comme Ali Jemal résume ce qu’on a dit : ses erreurs ont coûté cher à sa défense. Boughattas, Bouazra, Naouali, Jemmali n’ont pas fait mieux. Au contraire, ils ont été très faibles et fragiles au moment opportun.
Les renforts qu’on a amenés dernièrement n’ont pu donner le plus pour une simple raison : ils sont venus au mauvais moment. Parlons de Mohamed Mkacher, entraîneur correct et ancien défenseur de qualité. Le public étoilé lui reproche son manque d’imagination et ses choix répétés et ratés à ses yeux. Parti une première fois, il est revenu, et maintenant, on parle de son départ définitif. En ce moment, la vie est dure dans le giron étoilé : la grogne du public, les ratages monstres et ces joueurs qui ont, tout d’un coup, sombré et calé en peu de temps. Et Othmane Jenayeh dans tout cela ? Il doit réaliser que les temps ont changé. Celui qui a transformé l’Etoile d’une équipe qui a joué le maintien en 1993 à un grand d’Afrique, en quelques années, a vu tous ses efforts tomber à l’eau. Mais en fait, Jenayeh sait bien que son Etoile a besoin de temps, mais surtout de joueurs dignes des premiers rôles, et d’une ambiance un peu moins tendue pour se relever. Il faut que l’ESS comprenne la vraie valeur de son effectif et attende afin de trouver une bonne recette de réussite. Ce n’est pas pour très bientôt comme cela paraît. Le public étoilé s’est précipité peut-être trop tôt pour crier victoire après les bons résultats au début de la saison. Il pensait que le groupe était redevenu celui qui peut gagner des titres. Et c’est ce constat prématuré et «émotif» qui a créé la pression sur des joueurs moyens et mal encadrés. La suite s’annonce plus difficile si Othmane Jenayeh ne parvient pas à recadrer l’équipe et à protéger son “establishment”.