Sur nos écrans pendant plus d’une semaine, la comédie «Sabek el Khir» de Kaïs Chekir continue à drainer le public. Un genre qui n’est pas facile à manier, mais qui manque cruellement au paysage. Un film de producteur, pensé pour le grand public et c’est de bonne guerre.
Après le succès public de «Rebelotte», Kaïs Chekir revient avec un nouveau film dans le genre. Il faut dire que les producteurs Lassâad et Wassila Goubantini caressaient depuis longtemps l’idée de produire des comédies pour réconcilier le public avec les salles de cinéma. Cette fois ils n’ont pas hésité à miser sur le réalisateur de «Rebelotte» pour mettre sur écran cette recette qui a fait ses preuves dans le monde et qui consiste à faire un casting des acteurs bien installés sur le trône du rire et de les injecter dans une comédie de situation. Kamel Touati, Lotfi Abdelli et Karim Gharbi sont le trio qui portent ce film du début à la fin. Notons que le réalisateur a choisi de faire débouler ses vannes en cascades avec un rythme effréné conduit par le principe «chaque séquence, un rire fou». Il réussit à faire mouche, la plupart du temps, parce que les répliques passent justement par la bouche de ces acteurs professionnels et parce que les séquences ne s’étirent pas dans le temps au point de laisser au spectateur le temps de voir venir les choses.
Une comédie fort sympathique, pas trop compliquée dans sa narration et qui utilise les ressorts classiques pour provoquer le rire chez le spectateur et le dérider en ces temps tendus. Une suite de sketches liés à des situations et sous-tendue par une trame narrative simple où les deux personnages, Behi (Karim Gharbi) et Yasser (Lotfi Abdelli), cherchent à rassembler les bouts d’une carte pour trouver un trésor. Cette aventure leur sera soufflée par un «djin», apparu en prison. Mais voici que le trésor en question est aussi convoité par l’Etat tunisien endetté et qui peine à payer les salaires de ses fonctionnaires. Car, à tout prendre, «Sabek el Khir» est aussi une satire politique sur les déboires d’un Etat tunisien qui se retrouve au bord de la faillite et contraint à «faire la manche» au point de croire à des histoires de sorcellerie. Mieux vaut en rire qu’en pleurer…