On se trouve obligé, encore une fois, de parler de la loi sur les structures sportives. Une loi qui devait sortir et s’appliquer depuis début janvier, mais voilà qu’on a traîné du côté du ministère de la Jeunesse et des Sports à le faire. Pour quelle (s) raison (s) ? Ça, personne ne le sait encore. Et quand le flou persiste et qu’on ne donne pas une explication claire à ce report, ça ne fait que pousser à imaginer des scénarios même diaboliques et polémiques. Les bruits qui courent font état d’un bras de fer silencieux et intense entre la commission chargée de rédiger cette loi et d’autres parties dans le sport tunisien qui, a priori, ont amendé certaines clauses, notamment celles qui limitent le nombre de mandats dans le Cnot et les fédérations. Donc, le projet, qui loge actuellement dans les tiroirs de la présidence du gouvernement, est une copie modifiée et qui n’adopte pas plusieurs points essentiels du projet initial.
On a donc traîné, on a donc promis à la famille du sport que cette loi sera publiée et que ce sera l’occasion de réformer le sport tunisien, et, pour les clubs, de passer au statut de sociétés sportives ayant la possibilité d’investir et d’élargir leur assiette financière. Tout cela, c’est quelque chose de «Kafkaïen» et met tout le monde devant une simple (mais désolante) vérité : notre sport est malade de ses dirigeants. Le premier à être discrédité dans ce scénario «sarcastique» n’est autre que le ministre des Sports qui a promis cette loi sur les structures sportives depuis des mois, mais qui a été incapable de tenir ses promesses à temps.
La commission qui a rédigé cette loi s’est tue, sachant bien qu’elle a été maniée et, elle aussi, discréditée. Au bout du compte, on risque que ce projet de loi, censé changer la vie des clubs et des fédérations, s’évapore et que le nouveau parlement, bientôt opérationnel, se saisisse du dossier et prenne le soin de préparer une autre loi. Ce sera le retour à la case de départ, mais même maintenant, cela reste un ratage monstre. Un fiasco où les «tyrans» du sport tunisien ont réussi à garder leurs intérêts et privilèges de ce décor triste.