Un grand champion vient de nous quitter à l’âge de 62 ans après une lutte avec la maladie qui a duré presque une année. Nourddine Boughanmi faisait partie de l’élite de la boxe tunisienne des années 80 à l’époque où la boxe en Tunisie écrivait ses rencontres pugilistiques avec des lettres d’or.
Son style de boxe ? Un bagarreur élégant … Il ne faisait pas partie de la race des boxeurs brouillons qui frappaient des rafales de coups n’importe comment et n’importe où. Noureddine Boughanmi savait ‘cadrer son boxeur et le mettait dans l’axe avant de frapper de manière chirurgicale. Ses coups étaient rapides et surtout bien ciblés, pas le temps de perdre de l’énergie. Ses coups partaient de ses épaules et de ses jambes bien fixés sur le tapis du ring. C’est de là qu’il tirait sa force, de sa position de frappe pas de ses petites mains. Du punch, énormément de punch et des coups très forts (qui manquent malheureusement à nos jeunes boxeurs aujourd’hui) et un impitoyable crochet de gauche qu’il assenait lorsqu’il jouait à mi-distance …..
Le champion est décédé le 23 février. Le président de la fédération tunisienne de boxe, Zied Barbouch, lui a rendu visite quelques jours auparavant. Nouredine Boughanmi faisait partie de ce bouquet d’étoiles qui nous ont émerveillés pendant les années 80 où il a eu le titre de champion d’Afrique et participé aux Jeux olympiques aux Etats-Unis en 1984. Un bouquet où fleurissaient de grands noms comme Khemaïes Rfai, Lotfi Belkhir, Raouf Harbi, Nejib Saddem, Lotfi Jendoubi, Hamadi Chargui, entre autres… Une génération qui a donné aussi dans le milieu professionnel des noms comme Taoufik Balbouli et Kamel Bouali. Le nom de Noureddine Boughanmi résonne toujours avec les mêmes éclats de joie qui animaient le monde de la boxe à l’époque et qui drainait la grande foule au palais des sports à l’avenue Mohamed-V, aujourd’hui le siège de la Cité de la Culture.
Ce vieux monde de la boxe, ces passionnés du ring et ces anciens champions dont on n’a plus eu de nouvelles étaient tous là ce vendredi 24 février pour dire adieu à Noureddine Boughanmi. Avant que le cercueil ne quitte la mosquée Ettaouba à la cité Elkhadhra, les souvenirs autour des matchs que le boxeur a livrés, de son comportement de sportif discipliné ont été exhumés. Exhumés aussi les souvenirs de toute une époque …. Des amis et d’anciens adversaires sont venus, sont tous là à la suite de ce dernier combat avec la maladie que le boxeur a livré.