Ce que vit l’équipe de Tunisie de basket depuis deux ans, voire plus, ressemble à un effondrement progressif : la perte de notre suprématie continentale et puis cette élimination calamiteuse et pitoyable en éliminatoires du mondial. Et malgré que 5 sélections ont la possibilité de se qualifier, notre équipe nationale n’a pas été capable d’être parmi le groupe des mondialistes. Un vrai fiasco quand on voit la qualité de l’effectif et des joueurs ayant des années de basket derrière eux. Eh bien, ce cinq tunisien, qui ne fait plus peur en Afrique, a commencé à perdre devant des sélections de moindre calibre tels que le Soudan du Sud, et même durant la fenêtre de qualification organisée en Tunisie. D’aucuns ne s’attendaient pas à ce scénario qui marque la fin d’un cycle qui a commencé en 2011 pour se poursuivre jusqu’en 2017, avant de marquer les premiers signes de lassitude. Cette équipe de Tunisie, qui s’accapare tous les moyens, qui change, tous les ans, de sélectionneur étranger aux tarifs chers (l’éviction incompréhensible de Palma puis le récital des entraîneurs engagés après), n’est plus capable de passer au mondial. Blasée, mal gérée ? Joueurs terminés qu’on veut imposer à tout prix ? Mauvais casting d’entraîneurs ? En tout cas, c’est Ali Benzarti, le président au pouvoir total à la FTBB, qui en assume la première responsabilité.
Lui, qui fait tout en sélection et en basket, a licencié des sélectionneurs, en a imposé d’autres, et au passage, il a «massacré» les équipes nationales des jeunes et des féminines, sans oublier ce championnat «dopé» où deux clubs (peut-être quatre au total) ont les requis du haut niveau. Benzarti, avec qui l’équipe de Tunisie a certes gagné des titres (grâce aussi à un travail de détection qui lui a fourni des joueurs en pleine ascension), a fait le vide autour de lui, gérant avec «dictature» et entêtement les affaires du basket tunisien, doit reconnaître que sa méthode a fini par faillir. Il n’a pas écouté les spécialistes qui prédisaient la fin de cycle de l’équipe nationale et qui l’appelaient à renouveler l’équipe et à faire les bons choix. Il faisait la sourde oreille, et voilà que Ali Benzarti se trouve seul à la fin devant une sélection effondrée et à bout. C’est le moment pour qu’il accepte que d’autres peuvent mieux gérer le basket tunisien. Après 17 ans de règne absolu et continu où personne n’avait le droit de donner même un avis, le président de la FTBB assiste à l’échec de la sélection messieurs, le seul domaine où il a mis tous les moyens et les efforts pour réussir. C’est triste de voir notre équipe nationale terminer avec une image pareille. Mais le sport est ainsi fait : à chaque début une fin. Si on ne gère pas les signes de faiblesse, on plonge vite vers le gouffre.