La qualification pour la Coupe du monde, objectif majeur de la CAN, a été entachée par une piètre prestation et une lourde élimination. Une sérieuse alerte avant le Mondial en Indonésie.
Adel Sellimi et ses protégés auraient pu et auraient dû faire mieux face aux Lionceaux du Sénégal, même si ces derniers sont les favoris en puissance de la CAN. La manière avec laquelle ils ont abordé ce match important pour redorer leur blason et justifier leur qualification au Mondial, et au carré d’as de la Coupe d’Afrique, pose un tas de points d’interrogation. Un mauvais casting du onze de départ, une fausse approche de la rencontre et un retour inexplicable à la stratégie de la peur, à un bloc bas avec une défense à cinq , à un milieu dégarni et à une attaque à trois, coupée du reste de l’équipe et isolée devant, ont rapidement sonné le glas de l’équipe et scellé le sort du match dès le premier quart d’heure du jeu. Deux buts encaissés pratiquement de la même manière pitoyable sur deux erreurs partagées entre le gardien Raed Gezzah et sa défense (7’ et 17‘) ont montré les limites et le peu de perspicacité de cette organisation défensive qui laissait à désirer. Adel Sellimi a été un peu trop philosophe pour ce match et a voulu surprendre et innover dans le système de jeu. Il a payé cash cette imprudence et ce dérapage tactique . La titularisation de Zinedine Sassi comme troisième défenseur axial a été un fiasco. Cette arrière-garde, renforcée dans sa charnière centrale dans l’esprit de mieux la verrouiller, a pris deux buts précoces en dix minutes et a tué la demi- finale et ce suspense qu’on pensait qu’il allait l’accompagner et lui donner de la couleur et de la saveur jusqu’au bout. Un coup de poker tactique raté sur toute la ligne. Laisser à ces habiles et redoutables Lionceaux du Sénégal animer à leur guise le jeu au milieu, amorcer les attaques placées et rapides à partir de cette zone-clé, faire des percées décisives sur les flancs, c’était jouer bêtement avec le feu.
Changements inutiles et tardifs
Sami Chouchane aurait dû être choisi d’entrée pour donner l’équilibre indispensable à cette équipe avec un bloc médium et compact pour minimiser les espaces, neutraliser les Sénégalais loin de notre zone de vérité et ne pas les laisser serrer l’étau sur la défense tunisienne jusqu’à la prendre à la gorge et l’étouffer avec une étonnante facilité en quelques minutes. Les changements opérés, avec l’entrée de Yassine Dridi, Mohamed Aziz Abid, Sami Chouchane et Adem Gharreb, ont été inutiles et tardifs (de la simple poudre aux yeux) puisque le feu a déjà cassé la baraque. Si c’est de cette façon que notre équipe nationale va faire l’approche de ses matches plus musclés et de niveau plus élevé au Mondial, eh bien il ne faudra pas s’attendre à grand-chose, encore moins des résultats miracles qui peuvent nous mener loin, jusqu’au dernier carré. Adel Sellimi doit revoir donc ce coaching pas très pointu, ainsi que sa manière de gérer le potentiel de cette sélection juniors. Cette demi- finale ratée contre le Sénégal est un sérieux avertissement pour lui. Heureusement un feu rouge à temps pour lui, car il est à plus de deux mois du Mondial où il n’aura pas droit à l’échec et il peut donc corriger toutes ces lacunes et insuffisances qui ont un peu gâché la fête de notre qualification.
crédit photo : © Mokhtar HMIMA