De nouvelles auditions et arrestations ne sont pas exclues dans les prochains jours
La chambre des mises en accusation compétente pour examiner les affaires de terrorisme auprès de la cour d’Appel de Tunis a décidé ce jeudi de rejeter la demande de libération des huit personnes détenues dans le cadre de l’affaire liée au complot contre la sûreté intérieure de l’État, confirmant ainsi les décisions du juge d’instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme.
La chambre des mises en accusation a confirmé aussi la décision du juge d’instruction de refuser la révélation de l’identité des deux témoins sur lesquels le dossier de l’affaire est fondé.
Un niet attendu
Les détenus qui ont fait l’objet d’une demande de libération déposée le 21 mars sont : Mohamed Khiam Turki, Chaima Benhaki, Ghazi Chaouachi, Jawher Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi, Lazhar Akremi et Ridha Belhaj. La chambre d’accusation avait décidé le 23 mars de reporter l’examen de la demande de libération des accusés au 30 mars. En vertu de cette décision, le dossier de l’affaire est renvoyé au juge d’instruction pour poursuivre ses enquêtes dans le dossier. Les investigations se poursuivront donc dans cette affaire, ce qui n’exclut pas d’autres auditions ou d’autres arrestations dans les prochains jours.
Au fait, le refus opposé à la demande de libération des détenus était attendu en raison de la gravité des accusations qui sont en lien avec le complot contre la sûreté intérieure de l’Etat. Il est aussi toujours utile de se rappeler la déclaration du Président Kaïs Saïed dans laquelle il a réaffirmé que «la vérité» qui sera révélée aura l’effet d’un séisme et ouvrira les yeux des Tunisiens sur les manigances qui ont été faites dans leur dos pendant des décennies».
L’opposition manifeste et condamne
En réaction à cette affaire en cours, des représentants de la Coordination des partis démocrates avec la participation du parti Eljomhouri ont protesté ce jeudi devant le siège du ministère de la Justice pour réclamer la libération de ce qu’ils qualifient de «prisonniers politiques».
Le secrétaire général d’Attayar, Nabil Hajji, a, dans une déclaration aux médias, expliqué que «le dossier de l’accusation est vide», à ses dires, ajoutant qu’une série de nouvelles arrestations dans le cadre de la même affaire pourrait survenir dans les jours à venir dans le but de museler l’opposition. De son côté, Hamma Hammami, secrétaire général du parti des Travailleurs, a appelé à la mobilisation populaire pour mettre un terme à ces arrestations et à la répression à l’encontre de tous les opposants. Plusieurs figures politiques ont pris part à cette protestation, dont le dirigeant du Front de salut national Ahmed Nejib Chebbi, le membre du parti Attayar Samia Abbou, le secrétaire général du parti des Travailleurs Hamma Hammami, brandissant des pancartes, appelant à la libération des personnes accusées dans cette affaire.
Tout récemment, des critiques ont été formulées quant à l’utilisation des caméras de surveillance dans les cellules des personnes détenues dans le cadre de cette affaire à la prison de Mornaguia.
En guise de réponse, la Direction générale des prisons a expliqué que cette surveillance se fait dans le cadre du respect des droits des détenus sans aucune discrimination et leur protection. Elle a, à cet effet, insisté sur l’accomplissement de ses missions et devoirs, dans le cadre du respect du principe d’impartialité de l’administration, et sur la base de l’égalité entre tous les détenus qui sont traités sur un pied d’égalité.