Les Sfaxiens ont fait l’essentiel après la qualification pour le prochain tour. Mais beaucoup reste à faire pour revenir au sommet et renouer avec un glorieux passé.
Hossem El Badri a promis de rentrer de Doha avec le ticket du second et dernier tour éliminatoire pour le passage à la phase de poules de la Coupe du Roi Salman. Lui et ses joueurs ont tenu cette promesse après avoir fait un nul 1 à 1 avec le Qatar SC. Grâce à ce but manqué à l’extérieur après une d’égalité vierge lors du match aller., le CSS prend ainsi rendez-vous avec l’équipe soudanaise Al Hilal pour un duel décisif en vue de décrocher le billet pour la phase finale de cette Coupe. Ce match contre les Qataris de Youssef Sefri a été une dure bataille physique et tactique où le spectacle d’un match ouvert de qualité a été relégué au second plan et la primauté a été donnée au résultat. Jusqu’à la dernière minute, Hossem El Badri n’a pas tranché sur l’approche de cette rencontre et le Onze de départ. Surtout pour le poste-clé d’attaquant de pointe capable de marquer le but de la délivrance. Ce n’est que dans les vestiaires qu’il a confié à Mohamed Kanté de porter la lourde responsabilité de numéro 9 et de laisser le pressenti pour ce poste, Amen Allah Haboubi, sur le banc. Un choix doublement judicieux. Petit et frêle, l’ex-hammam-lifois, malgré son sens du but, ne pouvait pas être d’une grande utilité et ne pouvait constituer un vrai danger face à une défense musclée et athlétique. Par contre, l’ex-joueur cadre de Hafia Conakry, Mohamed Kanté, a le profil idéal pour cette partie de combat. Cet arbitrage de dernière minute entre les deux postulants a été payant. À quatre minutes de la mi-temps, en plein temps fort de l’équipe qatarie qui avait pris le siège du camp sfaxien et en faisait voir de toutes les couleurs à Alâa Ghram et ses partenaires, le Guinéen, replié au centre du terrain, pique une balle de contre, remet sur Achraf Habbassi sur le côté droit qui lui adresse une très jolie passe en retrait en pleine course loin de la surveillance d’un axe central nettement déséquilibré par cette une-deux et Mohamed Kanté n’a plus qu’à conclure la belle action par un tir à bout portant du plat du pied droit et un but d’avance qui va complètement changer la donne pour ce match.
Ils ont bataillé jusqu’à la fin
Le Qatar SC était obligé d’inscrire deux buts pour remonter ce handicap. Mission quasi impossible avec le seul Martinez en pointe bien muselé par Ghram. Malgré le but égalisateur de la 89’, les Sfaxiens ont pu batailler jusqu’à la fin pour éviter le deuxième et ne pas se priver de la grande joie de cette qualification. Hossem El Badri n’a qu’à savourer ce premier succès même si, dans l’euphorie, il ne peut cacher que pas mal de lacunes restent à corriger au niveau des automatismes, de l’animation offensive, de l’imagination, de la créativité et de la finition. Dans une équipe renouvelée à plus de 50 pour cent, la reconstruction, comme nous l’avons souligné dans ces mêmes colonnes, ne sera ni rapide ni facile. Les 8 joueurs recrutés à la hâte après la levée de l’interdiction de recrutement ne sont pas de gros calibres et seuls les deux étrangers, Moussa Bella Konté (un bon récupérateur et essuie-glace au milieu ) et Mohamed Kanté (un attaquant batailleur puissant dans les duels et doté d’une bonne frappe de balle ) peuvent être avec le temps une source de satisfaction. Hossem El Badri éprouve l’immensité de la tâche qui l’attend. D’autres épreuves plus sérieuses sont sur sa route à commencer par le match contre l’USBG et la dure remontée de la pente dans la phase du Play-off avant de penser à Al Hilal, prochain adversaire du dernier tour éliminatoire de la Coupe du Roi Salmane. Il sait que beaucoup d’espoirs pèsent sur ses épaules pour reconstruire l’empire d’un club aussi glorieux que le CSS qui n’a gardé de la belle époque que ce public en or retrouvé et qui a fait le show sur les gradins à Sfax comme à Doha à défaut d’un grand spectacle des joueurs sur le terrain lors des deux matches contre une modeste équipe qatarie. C’est bon comme début tout de même avec cette qualification, mais le chemin est encore long avec beaucoup d’embûches et de nombreux virages importants.