Aujourd’hui, lundi 8 mai, les membres de la commission administrative sectorielle de l’enseignement de base relevant de l’Ugtt décideront du sort de l’année scolaire en cours. De leur côté, les enseignants du secondaire persistent dans leur décision de retenir les notes des examens des premier et deuxième trimestre et pourraient boycotter les examens du 3e trimestre.
Les journées se suivent, les rencontres de négociations se multiplient à un rythme de plus en plus soutenu entre les syndicalistes de l’enseignement de base et de l’enseignement secondaire, d’un côté, et le ministère de l’Education, de l’autre, sans que personne appartenant à la grande et large famille de l’éducation (enseignants, parents, syndicalistes) ne puisse apporter une réponse définitive à la question brûlante : l’année scolaire 2022-2023 sera-t-elle finalement déclarée année blanche aussi bien pour les élèves du primaire que pour les lycéens ?
En effet, les négociations ministère de l’Education-syndicat généraux du primaire et du secondaire n’ont pas abouti jusqu’ici et l’on se trouve dans une situation de blocage qui menace l’année scolaire dans la mesure où les promesses faites par le ministère aux syndicalistes n’ont pas trouvé une oreille attentive auprès des représentants des élèves du primaire et du secondaire.
Et les faits sont inquiétants et préoccupants à plusieurs niveaux, dont en premier celui de voir les examens relatifs au troisième trimestre de l’année scolaire en cours ne pas se dérouler puisque maintenant, on ne parle plus de rétention des notes du côté des syndicats généraux de l’enseignement de base et de l’enseignement du secondaire. On parle désormais de la possibilité de voir les instituteurs et les professeurs du secondaire refuser d’organiser les examens du troisième trimestre de l’année scolaire 2022-2023, ce qui revient à dire que d’ici fin mai et à l’approche des examens nationaux du baccalauréat, de la 9e année et de la sixième année, les élèves (de l’enseignement de base) et les lycéens (de l’enseignement secondaire) ne sauront pas sur quels critères et sur quelle base ils vont accéder en classe supérieure l’année scolaire prochaine ou s’ils vont être déclarés redoublants sans savoir si leurs notes les habilitent à accéder en classe supérieure ou les obligent à perdre une année dans leur parcours scolaire.
Et certaines parties n’hésitent pas déjà à anticiper ce qui va se passer dans les prochaines semaines en rappelant la décision prise par le ministère de l’Education en 2015 en imposant le passage automatique de tous les élèves en classe supérieure en réponse à la décision des syndicalistes de livrer les notes à l’administration en vue d’établir les bulletins et de décider qui aura à redoubler et qui aura à passer en classe supérieure.
D’autres parties reviennent également à ce qui s’est passé en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 quand il a été impossible d’organiser les examens et qu’on a préféré recourir à la formule du passage automatique.
Peut-on encore négocier ?
Mais avant de parvenir à la solution du passage automatique, l’on se pose la question suivante : est-il encore possible de poursuivre les négociations entre le ministère de l’Education — dont le patron Mohamed Ali Boughdiri continue toujours à promettre une solution de nature à satisfaire toutes les parties concernées et propre à éviter l’année blanche ou le recours au passage automatique — et les structures syndicales parlant au nom des professeurs du secondaire et des instituteurs de l’enseignement de base qui font répercuter que le dernier mot ou le verdict revient aux membres des commissions administratives sectorielles qui se préparent à tenir des réunions exceptionnelles qui décideront de l’avenir de l’année scolaire en cours ou pour être plus précis de ce qui adviendra de nos écoles et de nos lycées d’ici au 27 mai prochain (pour ce qui est des lycées) et de la mi-juin prochain (pour ce qui est des écoles primaires) ?
Ainsi, les élèves, les instituteurs et les parents suivront, aujourd’hui lundi 8 mai, les travaux de la commission administrative sectorielle de l’enseignement de base pour savoir si les membres de la commission prendront la décision de retenir les notes des examens du troisième trimestre ou iront jusqu’à s’empêcher d’organiser même les examens en question, ce qui aura pour conséquence que l’on va se trouver face à une année scolaire tronquée d’un semestre, donc dans l’impossibilité de déclarer qui va redoubler et qui va accéder en classe supérieure.
Pour ce qui est de l’enseignement secondaire, la rencontre-négociation tenue, mardi 2 mai, entre les représentants du syndicat général de l’enseignement secondaire et ceux négociant au nom du ministère n’a pas abouti à l’annulation de la décision relative à la rétention des notes du premier et du deuxième trimestres de l’année scolaire en cours. Et l’on apprend, du côté du syndicat général, qu’il est possible de tenir, dans les prochains jours, une réunion exceptionnelle de la commission administrative sectorielle des enseignants du secondaire, laquelle réunion aboutira peut-être à une décision des professeurs de ne pas organiser les examens du troisième trimestre.