Il a fallu une longue attente devant les portes pour accéder dans le préau de l’Institut français de Tunis pour assister au concert organisé à l’issue de sortie de résidence entre les étudiants tunisiens et français du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (Cnsmdp).
Ce concert est le fruit de la deuxième session de résidence tenue pendant une semaine et organisé dans le cadre de partenariat entre la Fondation Hasdrubal et le Cnsmdp.
Les travaux et autres ateliers ont été pilotés par le violoniste et enseignant Zied Zouari et le percussionniste Hamdi Jammoussi.
Deux éminents professeurs et musiciens français ont chapeauté ces journées d’enseignement, il s’agit, pas moins de Ami Flammer, enseignant depuis plus de 34 ans au Conservatoire de Paris et violoniste de renom qui a joué avec de célèbres musiciens, et de Diana Ligeti Paoletti qui mène une double carrière d’enseignante et violoncelliste de haut rang et qui sillonne les scènes, du Japon à l’Allemagne et ailleurs. Aux manettes de la résidence Laurent Jost, directeur musical de la Fondation Hasdrubal.
Devant un public nombreux, à majorité jeune, sur la scène de l’IFT, le concert a pris son élan par une douce entrée en matière, trois quatuors célèbres servis avec éloquence par les étudiants français et tunisiens, le quatuor Beethoven fut joué par Youssef Nakache, Eugénie Le Faure, Nicolas Fromenteil et Fadi Takeli, le quatuor Haydn par Radhouane Hammouda, Rémy Cornus, Fayçal Ayari et Elise Comte et tous les quatuors se terminent par un extrait du 1er mouvement du quatuor n°14 (appelé La jeune fille et la mort) de Schubert. Applaudissements forts.
Les étudiants, au nombre de 27, montent sur scène, se serrent les coudes entre violons, altos, violoncelles et une contrebasse et les tambours, tablas, timbales, caisses : l’air frais se nourrit d’une fusion entre instruments et compositions d’Orient et d’Occident, le public s’échauffe de plaisir.
Des interprétations de musique soufie, des arrangements séduisants d’un duo violon et violoncelle, renforcés par d’excitantes percussions menées notamment tambour battant par un Jammoussi fougueux et en forme olympique.
Halfaouine de Anouar Brahem est au programme, la composition fort rythmée a pris des proportions tempétueuses, orageuses même, faisant monter l’adrénaline aussi bien dans les doigts et les bras des musiciens qu’aux corps du public dansant.
Cerise sur le gâteau, Diana et Ami se joignent à l’ensemble au bonheur des jeunes musiciens et du public apparemment ravi et excité d’assister à ce concert.
Crédit photos (© Modjo-Institut français de Tunisie)