Le marché du bien-être et de la beauté en Tunisie représente de réelles opportunités de business ainsi qu’une source concrète d’emplois pour le pays. En effet, la demande des consommateurs des produits cosmétiques est en hausse constante. Cette tendance est désormais mondiale.
La particularité de ce marché est sa transversalité. C’est ainsi qu’il touche plusieurs autres secteurs, tels que le tourisme, la santé, les cosmétiques, les produits du terroir… Aujourd’hui, l’offre de bien-être est indissociable du catalogue hôtelier, car les voyageurs, de plus en plus nombreux, qui sélectionnent leur séjour en fonction de ce critère, sont ceux qui dépensent en moyenne les montants les plus importants.
Le tourisme esthétique connaît également une forte progression et, si la Tunisie n’est pas en reste quant aux compétences, au savoir-faire et à la qualité de leurs infrastructures de soin, il y a encore beaucoup à faire pour qu’elle se positionne parmi les destinations de choix dans ce domaine. La Tunisie pourrait ainsi avoir une nouvelle corde à son arc et profiter de ce créneau pour accroître son rayonnement dans le monde.
Les leaders de croissance des revenus
Considérée comme l’un des secteurs les plus importants et les plus dynamiques à l’international, l’industrie de bien-être représente désormais 5,3% de la production économique mondiale. Elle pèse 4,2 milliards de dollars et constitue plus de la moitié des dépenses mondiales totales de santé (7,3 milliards de dollars).
Selon la dernière étude publiée en octobre 2018 par le Global Wellness Institute, le secteur du bien-être est maintenant une industrie mondiale qui génère 4,2 milliards de dollars. Ce marché, qui se développe presque deux fois plus rapidement que l’économie mondiale, a connu une croissance de 12,8% entre 2015 et 2017, passant d’un montant de 3,7 milliards de dollars en 2015 à 4,2 milliards de dollars en 2017.
Parmi les dix secteurs analysés pour la période 2015-2017, les leaders en termes de croissance des revenus (par an) sont l’industrie du spa (9,8%) et le tourisme de bien-être (6,5%). Le premier segment comprend les revenus générés par les établissements de spa (77,6 milliards de dollars) ainsi que par les activités de formation, de consulting, les associations, les médias et l’évènementiel (21 milliards de dollars). En 2015, il avait atteint 98,6 milliards de dollars et le nombre d’établissements s’élevait à 121 595 contre 105 591 en 2013.
Pour sa part, le secteur des sources thermales et minérales, employant 1,8 million de travailleurs, connaît également une forte croissance pour totaliser 56,2 milliards de dollars en 2017 (51 milliards de dollars en 2015). Le nombre d’installations thermales est passé de 27 507 (dans 109 pays) à 34 057 (dans 127 pays).
Une réelle manne financière pour le tourisme
C’est dire que le tourisme n’échappe pas à la vague de la tendance «bien-être», une expérience que le consommateur cherche à prolonger jusque dans le choix de sa destination de vacances. En 2022, plus de la moitié de la croissance des dépenses (et plus des trois quarts des dépenses des voyages consacrés au bien-être) concernera les régions d’Asie-Pacifique, d’Amérique latine-Caraïbes, Moyen-Orient-Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne. Si ces régions ne représentaient que 40% des voyages dédiés au bien-être en 2017, elles ont connu depuis 2015 une augmentation de 57% du nombre de voyages.
Cependant, encore aujourd’hui, le tourisme de bien-être reste fortement concentré dans plusieurs pays d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie-Pacifique. Les cinq principaux pays (Etats-Unis, Allemagne, Chine, France et Japon) totalisent 59% du marché mondial. Les Etats-Unis captent à eux seuls plus du tiers des revenus mondiaux (242 milliards de dollars par an). Mais, bien évidemment, l’Asie demeure le n°1 du tourisme de bien-être, que ce soit en termes de chiffre d’affaires ou de nombre de voyages, qui a augmenté de 33% en deux ans pour atteindre 258 millions par an.
Depuis 2013, la Chine et l’Inde ont toutes les deux progressé dans le classement, passant respectivement du 11e au 3e rang et de la 16e à la 7e place. La Malaisie est, quant à elle, entrée dans le Top vingt pour la première fois.
Les touristes du monde entier ont effectué 830 millions de voyages de bien-être en 2017, soit 139 millions de plus qu’en 2015. Ce type de séjours représente désormais 17% des dépenses touristiques totales.
Le Global Wellness Institute identifie deux catégories de voyageurs intéressés par ces prestations : le voyageur «primaire», dont le choix de voyage ou de destination est principalement motivé par le bien-être, et le voyageur «secondaire » qui participe à des expériences de bien-être lors de voyages de loisirs ou d’affaires. À noter qu’un touriste de bien-être dépense 130% de plus que le touriste classique tous segments confondus.
C’est pourquoi les offices de tourisme nationaux du monde entier veillent désormais à la promotion du tourisme de bien-être. Ce concept est ainsi en train de transformer presque tous les aspects de l’industrie du voyage. Le nombre de pays commercialisant activement leurs offres de bien-être au niveau national est passé de 65 en 2013 à plus de 100 en 2018. Chaque destination développe désormais ses marques et ses produits authentiques fondés sur ses terroirs et traditions locales. Le marché africain du voyage de santé connaît une croissance exponentielle depuis plus d’une décennie.