Comme la bureaucratie, la corruption, sous toutes ses formes, est un fléau contre lequel le Président de la République, Kaïs Saïd, a décidé de mener une lutte implacable qui doit aboutir à son éradication. Il a enjoint aussi au gouvernement de poursuivre la lutte contre toutes les formes de corruption.
Pour le même objectif, le Chef de l’Etat ne cesse d’insister sur la priorité donnée à la restauration de l’autorité de l’Etat, en toute transparence, avec la protection des droits citoyens. Cette lutte déclarée à la corruption sous toutes ses formes permettra d’asseoir une stratégie efficace devant conduire à mettre en place les indicateurs d’une bonne gouvernance publique.
Notre pays est fortement engagé dans ce processus de lutte contre la corruption, ce fléau et ce mal qui ont entravé, durant des années, le développement de l’économie nationale, ce qui nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties intervenants pour un développement soutenu, inclusif et durable, susceptible de répondre aux besoins et aspirations des citoyens.
Un mal qui inquiète
Lors de sa récente rencontre avec des universitaires et académiciens, le Président de la République a évoqué la problématique de la levée des subventions des produits de base qu’il considère un mal qui inquiète et qui suscite des craintes en Tunisie, indiquant que cette condition —et bien d’autres— imposée par le FMI aura un impact négatif sur les catégories vulnérables de la société. La classe moyenne sera également pénalisée. Une condition tant critiquée par la plupart des économistes qui craignent la paupérisation de larges couches de la population et le risque d’aller vers une explosion sociale dans ce contexte difficile que traverse le pays, estimant qu’au lieu de s’attaquer aux subventions des produits de première nécessité sans avoir recensé les nécessiteux, il faut d’abord s’attaquer à l’évasion fiscale. En effet, le Président Kaïs Saïd a déclaré à maintes reprises que les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes sont irréversibles et qu’il faut les préserver, en ce sens qu’elles représentent l’un des acquis fondamentaux, plaidant en faveur du renforcement du pouvoir d’achat et de protection des couches déshéritées, d’autant que le contexte est marqué par un fort rebond de l’inflation. Et de préconiser qu’au lieu «de lever la compensation, il vaudrait mieux instaurer de nouveaux impôts destinés à celles et à ceux qui profitent du système illégalement», tout en insistant sur le fait de ne pas se soumettre aux directives étrangères, rappelant que la Tunisie avait connu la même expérience lors de l’instauration de la Caisse de compensation dans les années quarante. La question de la levée ou de la réforme du système des subventions revient de plus en plus sur le devant de la scène. Cela s’apparente, en théorie, à un long processus, mais, en pratique, l’exécutif semble fixer d’ores et déjà un échéancier pour l’entrée en vigueur du dispositif des subventions ciblées.
La réforme visant à mettre fin aux subventions généralisées devrait aboutir tout compte fait à un système d’aide ciblée. Cette révision avait soulevé des vagues dès l’annonce de sa prise en charge par la loi de finances 2023.