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Garde-côte ou partenaire économique ?

Editorial La Presse

 

Giorgia Meloni aura conclu une visite express en Tunisie sans qu’il y ait la moindre affirmation que cette visite a atteint ses objectifs côté italien. La dame de fer du gouvernement italien issue de l’extrême droite populiste incarne, aux yeux de ses électeurs, l’image d’un leader capable de mettre fin à la vague d’immigrés clandestins et qui représente le gage d’une Italie qui protège ses côtes de ces milliers de personnes débarquées illégalement.

Le nœud de cette visite est bien entendu la complexe question migratoire : l’Italie, représentée par la Première ministre, en a assez des camps d’immigrants clandestins et du nombre infernal et incontrôlable d’immigrants irréguliers qui se ruent sur ses côtes. Et la Tunisie, en tant que pays de transit maritime comme la Libye et l’Algérie, devrait, selon l’approche italienne, renforcer ses côtes et essayer de bloquer ces cortèges de la mort chaque jour à destination de la péninsule. Donc, les négociations menées depuis des mois sont claires : l’Italie propose à la Tunisie de jouer le rôle de garde-côte et promet en contrepartie des moyens logistiques, de l’aide financière et surtout un appui à la Tunisie dans sa pénible et infructueuse négociation avec le FMI. Du côté tunisien, la vision des choses est différente même si le Président Saïed avoue admirer le «franc-parler de Meloni». Notre pays, semble-t-il, ne veut pas jouer ce rôle à la lettre et comme l’entend Meloni. On préfère une coopération globale qui retienne la question migratoire et qui touche d’autres aspects. Consciente que l’Italie est si gênée par le déferlement des immigrants sur ses côtes, la Tunisie, pragmatique, veut en profiter au maximum pour trouver des solutions à la crise financière et à l’urgence de boucler son budget. Qu’est-ce qu’on peut conclure de cette visite ? D’abord, elle a précisé les doléances italiennes et cette offre de soutenir la Tunisie financièrement contre une coopération sécuritaire pour freiner les flux migratoires. Ensuite, la position tunisienne qui cherche des solutions de fond et à moyen terme où l’aide économique aux pays de la rive sud et l’amélioration des conditions de vie tenteraient de convaincre les immigrants clandestins de rester chez eux. Pendant ce temps, les barques de la mort continuent à naviguer et les passeurs vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Serons-nous de simples gardiens des côtes italiennes contre un financement et un appui auprès du FMI et via l’UE ? Ou y aura-t-il une offre plus consistante permettant d’être un partenaire économique et sécuritaire avec l’Italie pour des solutions intégratives aux questions de l’immigration irrégulière et à ses racines socioéconomiques profondes ?

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Un commentaire

  1. Dr. E. Moudoud

    8 juin 2023 à 19:57

    MERCI SI RAFIK POUR LA ‘PERTINENCE’ DE VOTRE EDITO COMME TOUJOURS. MARRE DE CE ‘DIALOGUE DE SOURDS’… ON N’EST PAS DES ‘MENDIANTS’…ON N’EST PAS DES ‘FLICS’ DES FRONTIÈRES ITALIENNES OU EUROPEÉNNES. JE DIS À CETTE JEUNE ‘FASCISTE’ DE L’ÊXTRÊME DROITE ITALIENNE: VOTRE ‘CHARITÉ CHRÉTIENNE’ ET L’ARGENT DU PRÊT DE VOTRE IMF ‘SIONISTE’…VOUS SAVEZ ‘OÙ VOUS POUVEZ LES METTRE’…OU VOUS VOULEZ UN DESSIN…? MAIS C’EST INCROYABLE …ON NOUS PREND POUR DES CONS… CESSEZ DE ‘PILLER’ LES RESSOURCES NATURELLES DE L’AFRIQUE ET DE LA VIDER DES PLUS ‘CHÈRES’ DES RESSOURCES – SA JEUNESSE…

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