Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les taux de fraudes sont plus élevés chez les filles que chez les garçons. Pour l’édition de 2022, il s’est élevé à 51 % chez les filles contre 49 % chez les garçons.
Au lieu de se concentrer sur le déroulement des épreuves du Bac pour créer un cadre propice, tout le monde (y compris les autorités) se concentre sur le phénomène de la fraude. Bien que ce soit une réalité, il n’y a pas lieu de lui accorder plus d’intérêt qu’il n’en faut. Car cela déstabilise les candidats qui sont obligés d’évoluer dans un climat de suspicion généralisée.
Le déroulement des épreuves du Bac pour cette année doit se placer sous le signe de la persévérance et de l’espoir. La lutte contre la fraude, quant à elle, doit se faire avec la plus grande efficacité et la vigilance nécessaire. Mais aussi avec la discrétion la plus absolue. Sans trop de tapage et de publicité.
Campagne de sensibilisation
Toutefois, il faudrait reconnaître qu’il est du devoir des autorités de se dresser de la façon la plus rigoureuse contre un tel fléau qui, faut-il le souligner, menace la notion d’égalité des chances et la qualité de nos diplômes.
Alors, pendant qu’on y est, parlons-en.
Les statistiques officielles sur le phénomène de la fraude dans les examens du Bac ne peuvent nous laisser indifférents. Rien que pour la première journée, une dizaine de candidats ont été pris en flagrant délit à Kasserine. Cinq autres l’ont été à Sidi Bouzid. Il en est de même au Kef et dans d’autres régions. Cela montre, si besoin est, que les personnels chargés de la surveillance font bien leur travail malgré les difficultés engendrées en cas de découverte des cas de fraude.
Bien que des mesures particulières aient été prises par le ministère de l’Education grâce à une campagne de sensibilisation, de nombreux candidats tentent de passer outre et enfreignent les règles. Ils s’exposent ainsi aux sanctions prévues par la loi.
Le ministère a tenu, bien avant la date du déroulement des examens, à envoyer des SMS aux intéressés pour leur rappeler leurs devoirs et la nécessité d’éviter de recourir aux méthodes de triche. Des dépliants ont été, également, distribués aux candidats pour les mêmes raisons sans parler des spots télévisés sur la chaîne éducative.
Il s’agit, à n’en pas douter, d’efforts sérieux. Mais ceci n’a pas empêché certains élèves de n’en faire qu’à leur tête.
Les matheux, toujours de bons élèves
Les chiffres publiés par le ministère de l’Éducation montrent, justement, que sur 1.000 candidats, il y a eu; l’année dernière, dix cas de fraude dans le secteur étatique, 22 dans le secteur privé et 52 pour les candidats à titre individuel. Pour l’année écoulée, on a enregistré 1.642 cas de fraude contre 990 en 2022 et 1.572 en 2020.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les taux sont plus élevés chez les filles que chez les garçons. Pour l’édition de 2022 ce taux s’est élevé à 51 % chez les filles contre 49 % chez les garçons.
Or, on a constaté, souvent, que le taux de réussite est le plus élevé chez les filles ainsi que le nombre de candidates au bac. Ce dernier est de plus de 60 % cette année.
Il est malheureux, toutefois, de constater qu’il y a trois régions où le phénomène connaît sa pleine expansion. Nous comptons, pour le Bac 2022, 368 cas à Gafsa, 317 à Kasserine et 218 à Sidi Bouzid.
Viennent, ensuite, Jendouba et Kairouan avec, respectivement, 124 et 121 cas. Le taux le plus faible est détenu par le meilleur commissariat régional de l’éducation avec les meilleurs résultats au Bac. Nous voulons parler de Sfax 2 avec, seulement, deux cas signalés.
Il faut noter, par ailleurs, que les fraudeurs sont plus nombreux dans la section éco-gestion. Ils viennent en tête avec 607 cas suivis des candidats de la section lettres avec 548 cas.
Les matheux restent de bons élèves aussi bien en taux de réussite qu’en taux de fraude.