Rencontrée en marge de la cérémonie de signature des statuts de l’Alliance internationale des CFO, qui a vu le jour vendredi dernier à Tunis, Mariem Ben Boubaker, vice-présidente de l’Alliance et représentante de l’association tunisienne des Contrôleurs de gestion et des responsables financiers (Cogeref), nous parle des missions de la nouvelle organisation qui se penchera, dans la période à venir, sur les enjeux de la profession financière.
Comme c’était annoncé lors de la conférence, l’Alliance internationale des CFO est la seule organisation au monde qui rassemble autant de responsables financiers, c’est un vrai challenge…
Nous avons raisonné non seulement par rapport aux nombres d’organisations qui seront membres de cette alliance — nous sommes 12 organisations internationales signataires —, mais aussi par rapport au nombre des membres touchés par cette alliance.
Je pense qu’on est plus de 15.000 adhérents sur le plan international. C’est une très belle communauté de financiers qui ont pu se réunir autour des mêmes objectifs. Il est vrai que l’organisation, via les différentes associations membres, est présente sur trois continents mais réellement, nous faisons partie d’un seul monde. Et comme le dit l’adage, «nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants». Il est vrai que nous ne partageons pas la même langue et la même culture mais ce qui nous unit, nous fait parler le même langage, c’est notre communauté financière.
Quelle est la mission que s’est donné le conseil d’administration fraîchement élu, pour la période à venir?
On venait de tenir une réunion de «board» pour traiter de cette question. Et comme convenu lors de cette réunion, il faut commencer étape par étape. Au tout début, il faut convaincre les adhérents de chaque association de la valeur ajoutée apportée par cette nouvelle organisation. Car, il est tout à fait normal qu’un adhérent se pose des questions sur l’intérêt de faire partie d’un groupement international.
Je veux rappeler ici que l’Alliance est à l’écoute de tous les adhérents qu’ils soient en Tunisie ou ailleurs dans d’autres pays. Ensuite, cette nouvelle organisation va œuvrer à promouvoir un nouveau modèle qui va prendre de plus en plus en considération les engagements de durabilité, mais aussi les défis de digitalisation. Ce qui est très important.
Nous allons développer un seul modèle qui va réunir tout le monde et qui sera partagé. Il faut rappeler que cette organisation est le fruit de trois ans de travail. Il est vrai qu’au cours de ce parcours, il y a eu quelques petites divergences, mais en fin de compte, tout ce qui a été consigné dans les statuts, tout ce qui a été annoncé aujourd’hui, fait l’unanimité de tous. D’ailleurs, une ambiance bon enfant a régné lors de cette réunion. Donc, en somme, nous comptons beaucoup sur l’apport de cette Alliance à notre communauté.
Lors de la conférence, il était également question de mettre l’accent sur les défis auxquels sont confrontés les DAF dans ce contexte économique particulier. Quel sera donc le nouveau rôle du responsable financier au sein de l’entreprise?
Vous savez, le responsable financier est un conseiller stratégique.
D’ailleurs, le thème «la transformation de la fonction finance» choisi pour le colloque qui s’est tenu hier, n’est pas fortuit. Il est vrai que le DAF doit maîtriser plusieurs volets, à savoir la comptabilité, la finance et le management des risques, mais il a aussi un rôle à jouer en matière de durabilité de l’entreprise et de reporting extra-financier. Au sein de l’entreprise, les dirigeants financiers sont devenus des «business partner».
