Le 100e Kartell ouvre à Tunis.
Dans l’histoire des dynasties d’entrepreneurs, il est un adage qui dit que la première génération crée, la deuxième développe et la troisième dilapide. Cet adage semble être démenti chez les Luti.
Frederico Luti, troisième de sa génération dans l’empire Kartell, était à Tunis récemment pour inaugurer le nouvel espace de la marque, le 100e de son empire, et le plus grand d’Afrique si ce n’est du monde. Et il évoquait pour nous l’histoire de Kartell.
La maison fut créée par son grand- père, en 1949, au lendemain de la guerre. Un grand-père chimiste et visionnaire qui se mit en tête de proposer des meubles et des objets en plastique à une génération de consommateurs pour qui seuls existaient le fer et le métal. Bien sûr, il avait opté pour des matériaux haut de gamme, et dès les années 60, on commença à se familiariser avec ce nouveau mode de vie.
Claudio Luti racheta la marque à son beau-père, créa un nouveau catalogue, recruta des grands noms du design, et fit de Philippe Stark son designer vedette, ainsi que d’autres grands noms.
Un premier magasin ouvrait ses portes en 1988 à Milan où tout commence en matière de design. On en compte 100 dans le monde aujourd’hui, la production, destinée à 80% à l’exportation, continuant de se faire en Italie.
«C’est à Milan que se trouve le siège de la marque, les usines, mais aussi un musée de quelque 3.000 mètres carrés qui concentre tout l’ADN de la marque et tout ce qui a été produit depuis 1949», explique Frederico Luti
«En fait, l’ADN de la marque est toujours la même : créer un produit qui doit pouvoir être industrialisé à grande échelle, avec une grande qualité et des prix compétitifs. Un design démocratique, un mélange d’innovation, de technologie et de créativité».
Aujourd’hui où tout se copie, où la Chine reproduit, à bas prix, meubles et objets, comment Kartell résiste-t-il ?
«Je répète : innovation, technologie et créativité. Chaque fois que nous lançons un nouveau produit sur le marché, que nous innovons, nous prenons un risque industriel. Du point de vue de la technologie, nous avons à notre acquis de longues années de savoir-faire, d’expérimentation et de recherches continues. Et nous mettons à contribution les plus grands designers, italiens, français, espagnols, japonais, synonymes de créativité…
Je pense qu’il est difficile, pour quelque concurrent que ce soit, de réunir les trois.
De toutes les façons, on ne copie que les belles choses. Et c’est à nous d’avancer plus vite que les copieurs».
Cela faisait longtemps que Kartell souhaitait s’implanter en Tunisie. L’Afrique du Nord attire les grands groupes, et après le Maroc où Kartell est déjà installé, avant l’Egypte où il le sera bientôt, c’est en Tunisie que Frederico Luti souhaitait prendre pied et trouver les partenaires adéquats. La rencontre avec Vogue Furniture fut décisive.
«L’Italie est proche de la Tunisie, nous partageons le même goût des choses bien faites, et le même sens de la beauté».
Pour signer cet ancrage tunisien, on a demandé à Inkman, le célèbre artiste calligraphe de travailler sur l’iconique siège ghost au cours d’une performance artistique. Cependant qu’une exposition du jeune et talentueux photographe, Bechir Tayachi, présentait les pièces iconiques de Kartell dans une mise en scène sur différents sites de notre pays.
Abidi
19 juin 2023 à 12:27
Comme si on manquait de cartels dans notre pays