Galeries et autres lieux d’art à Tunis bouillonnent, ces temps-ci, d’événements. Exposés en collectifs ou en solo de nombreux artistes visuels et autres performeurs nous donnent à voir ou à revoir leurs travaux avant la clôture, pour certains lieux, de cette saison culturelle.
Les peintures (dont une bonne partie en grand format) de Nabil Saoubi sont toujours visibles à la galerie Yosr ben Ammar du côté de Bhar Lazreg. Inaugurée, le 18 mai dernier, l’exposition nommée «Behind the scenes», présente, jusqu’au 15 juillet 2023, le nouveau travail de l’artiste qui de la peinture d’histoire, au cinéma et à l’Île aux trésors de Stevenson, ramène la mise en scène dans des lieux qu’il n’a jusqu’alors pas explorés, avec des personnages de chefs-d’œuvre, des personnages Disney, des autoportraits, des bateaux en papier, des figurines, des oiseaux, des paysages renversés.
Au centre-ville, le 32 Bis, lieu de recherche et de création artistique, abrite, depuis le 2 juin et jusqu’au 14 juillet 2023, «Le cheveu de Mu’awiya», une exposition collective de Marwan Elgamal, Randa Mirza, Joëlle de La Casinière, Gouider Triki, Souhir El Amine, Abdoulaye Konaté, Amel Bennys, Jan Kopp, Huda Lutfi, Intissar Belaïd, Emmanuelle Andrianjafy, Nadia Kaabi-Linke, Lina Ben Rejeb, Siryne Eloued, Ngozi-Omeje Ezema, Doa Aly, Wiame Haddad, Dorothy Iannone, Sarah Pucci, Slavs and Tatars, Yazan Khalili and Lara Khaldi.
«Les œuvres montrées sont le fruit d’une réflexion partagée avec une vingtaine d’artistes de Tunisie et d’autres horizons. Nombre d’entre elles furent spécialement conçues lors de résidences au 32 Bis», note la commissaire de l’exposition Nadine Atallah qui ajoute qu’il y est question de donner du sens aux périodes de tumulte en puisant dans les imaginaires liés au mot fitna, qui désigne traditionnellement les crises politiques de l’Islam des origines. «Les significations complexes de fitna renvoient aussi bien au trouble amoureux qu’à celui du corps social. À travers cette analogie, l’exposition appelle à embrasser les expressions désordonnées de la liberté. La lecture du livre «La Grande Discorde» (1989), de l’historien tunisien Hichem Djaït (1935-2021), a accompagné la conception de cette exposition. «Le Collier de la colombe», traité sur l’amour composé par le poète Ibn Hazm au XIe siècle, a donné matière au rapprochement entre trouble politique et trouble passionnel», écrit-elle encore. Une autre exposition de groupe est à découvrir cette fois à Al Gallery, l’espace d’exposition de la Librairie Al Kitab à Mutuelleville. Il s’agit de «Gibran, parle-nous» qui y est installée depuis le 12 juin 2023 et commissionnée par Michela Margherita Sarti. On y rencontre différentes lectures de l’œuvre «Le prophète» de Gibran Khalil Gibran où chaque artiste interprète à sa manière les questions de la spiritualité, de l’existence, de la vie, de l’épanouissement de soi… Pas très loin, du côté de la Charguia, La Boîte, un lieu d’art contemporain, vient d’inaugurer, le jeudi 15 juin, l’exposition personnelle «The patterns of Ferdousse» de Mouna Karray, scénographiée par Chacha Atallah. À travers une approche intime et poétique, Mouna Karray explore dans son œuvre les constructions de la mémoire, de l’identité et interroge la complexité des espaces domestiques et urbains qu’elle rencontre. De ces explorations naissent des images intérieures où souvent son expérience personnelle se mêle aux sujets sociopolitiques. Dans cette exposition, elle opère un travail de mémoire autour et sur les «Patrons de Ferdousse». Du côté de la banlieue nord de Tunis, la galerie TGM à La Marsa abrite, depuis le 16 juin, l’exposition de groupe «Summer Collective», commissionnée par Rim Ben Boubaker.
Hammadi Ben Sâad, Adnène Hadj Sassi, Hela Ammar, Majed Zalila, Michela Margherita Sarti, Alya Derouiche Cherif, KOOM, Safa Attyaoui, Badr Klidi, Mehdi Ben Temessek, Anis Ben Jemaa et Oussema Zakraoui y proposent, jusqu’au 12 juillet 2023, peintures et photographies.
À Carthage Salambo, la galerie Ain expose en solo, jusqu’au 22 juin 2023, l’artiste Bady Chouchene.